C’est dans des abris de fortune que vivent les demandeurs d’asile devant le siège de l’organisation internationale pour les migrations à Tunis. Ils y ont élu domicile mercredi. La veille, la police tunisienne avait démantelé leur campement improvisé devant l’immeuble du Haut commissariat aux réfugiés (HCR).
Contrairement aux migrants, ces réfugiés ne peuvent rentrer chez par crainte de représailles. Et appellent à l’aide depuis, sans succès.
“Nous avons demandé [au HCR] une solution simple, mais ils n’ont pas agi. Ils [le HCR] ont contacté les autorités pour demander une protection. Mais les protéger de qui ? Des réfugiés qui ont fui la guerre ? Les protéger des enfants ? De personnes qui cherchent un refuge ?’’ s’interroge Nasra Mohammed, demandeuse d’asile yéménite.
Omar Khaled, demandeur d’asile soudanais de 17 ans avait un emploi depuis son arrivée en Tunisie en novembre 2022. Mais il s’est retrouvé en chômage, et dans la rue après les déclarations du président tunisien.
“Après avoir été licencié, je suis allé voir l’organisation [le HCR] et je leur ai demandé de trouver une solution à mon problème. Je suis sans emploi et sans domicile, et je n’ai nulle part où aller. Ils m’ont dit qu’ils avaient engagé un avocat pour discuter [de la situation] avec l’Etat [tunisien] afin de trouver une solution à nos problèmes. Ils m’ont dit qu’il y avait beaucoup de réfugiés qui avaient été licenciés de la même manière.’’; raconte-t-il.
Alors qu’ils ne peuvent pas se tourner vers les ambassades de leur pays d’origine craignant pour leur sécurité, ces hommes et ces femmes demandent à être envoyés ailleurs qu’en Tunisie.