Les services sécuritaires algériens continuent à arrêter et à incarcérer des activistes de la société civile qui expriment en ligne des opinions critiques ou qui avaient participé à des manifestations.
Avec un rare acharnement, la junte intensifie les poursuites contre des journalistes et des militants et militantes pacifiques sur la base de la législation antiterroriste. De même qu’elle continue de dissoudre, ou menacer de dissolution, des associations. Cette vague répressive est vivement dénoncée par Amnesty International et Human Rights Watch.
Même les activistes pacifiques de la diaspora algérienne vivent dans la peur. Des avocats ont également été traduits en justice pour avoir défendu des militants politiques ou avoir dénoncé des morts suspectes en détention.
L’ambassade des Etats-Unis en Algérie a tweeté un message juste après la condamnation du journaliste Ihsane El-Kadi à cinq années de prison, dont trois ans ferme avec dissolution de sa société médiatique : « La liberté d’expression est un droit fondamental reconnu par l’ONU. L’administration Biden a et continuera d’indiquer clairement que la liberté de la presse et la liberté d’expression sont des priorités américaines dans le monde entier, y compris en Algérie ».
Les condamnations à mort collectives lors des événements qui se sont déroulés en août 2021 en Kabylie, région du nord-est de l’Algérie, pour lien avec le MAK ou le mouvement Rachad, sont marquées par des procès injustes et des affirmations de torture. Le régime a aussi pris la décision de dissoudre la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), une organisation indépendante active depuis 38 ans.
Pour couronner le tout, le parlement algérien prévoit de certifier la nouvelle loi préparée par Abdelmadjid Tebboune sur les médias, malgré les critiques. La loi porte sur l’interdiction de toute intervention ou du travail dans les médias pour toute personne ayant une double nationalité.
Pour faire diversion à la violence de la junte militaire qui emprisonne et limoge également les généraux et les officiers militaires, et pour légitimer les sorties médiatiques du général Saïd Chengriha, le président Abdelmadjid Tebboune use de stratagèmes afin de donner un semblant de liberté et de démocratie au peuple algérien, qui peine sous l’emprise militaire, et écarter l’ex-ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra et Ali Benflis du parti Avant-garde des libertés ( Talaie El Houriat ), qui nourrissent des ambitions pour les présidentielles de 2024.
Ces manœuvres se déroulent en tandem avec le général Saïd Chanegriha, chef d’état-major de l’armée nationale populaire algérienne, qui prône toujours la même rhétorique ‘’lutte contre le terrorisme’’ dans la région du Sahel et au Sahara, ainsi que son rejet de toute forme d’ingérence étrangère dans la région et l’intégrité territoriale.
Le budget militaire adopté pour 2023 (22 milliards de dollars) n’est qu’une mascarade pour le détournement des fonds de l’économie algérienne.
Le régime algérien crée de toute pièce des situations d’ordre sécuritaire pour embobiner la population algérienne.