Au Sénégal, un grand rassemblement de l’opposition, autorisé par la préfecture, s’est tenu mardi 14 mars à l’appel de la coalition Yewwi Askan Wi, avant le procès en diffamation d’Ousmane Sonko, prévu jeudi. Cette procédure pourrait lui barrer la route en vue de l’élection présidentielle de février 2024.
« Gatsa Gatsa », traduction : « Oeil pour oeil, dent pour dent, la loi du talion ! » Tel est le slogan des manifestants.
Dans la foule rassemblée sur un terrain de sport de la commune des Parcelles assainies, beaucoup de jeunes et de nombreux drapeaux vert-jaune-rouge aux couleurs du Sénégal. Diodio Fall dénonce une « instrumentalisation de la justice » : « Il y a une justice de deux poids, deux mesures, le procès pour diffamation, c’est juste une rigolade. En 2024, Ousmane Sonko, nous le porteront au palais », croit savoir cette femme.
« Non au 3e mandat » sur une pancarte
Sur une pancarte : « non au 3e mandat », alors que le président Macky Sall maintient le flou sur une nouvelle candidature. « Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs. Sept ans plus cinq ans, ça fait deux [mandats], c’est fini pour lui ! », crie un manifestant.
Ismaila lui dénonce un « recul démocratique » : « Beaucoup de manifestations sont interdites. C’est un droit constitutionnel. Donc le peuple doit se lever pour dire non. »
L’opposition entend maintenir la pression. Des marches sont également annoncées pour ce mercredi dans le pays. Seront-elles autorisées ? « Le Sénégal est un pays de libertés », assure le porte-parole du gouvernement, Abdou Karim Fofana. « La règle est simple : tant qu’il n’y a pas de risques de troubles à l’ordre public, les rassemblements sont autorisés. L’État prendra ses responsabilités pour prévenir tous troubles à l’ordre public », ajoute-t-il.
Alors que pouvoir et opposition s’accusent mutuellement de faire monter les tensions, des responsables religieux et de la société civile tentent d’appeler au dialogue.