Le département d’État américain a dénoncé jeudi “l’escalade” en Tunisie après une vague d’arrestations d’opposants, s’inquiétant d’informations faisant état de poursuites pénales engagées contre des personnes ayant eu des contacts avec des diplomates de l’ambassade américaine à Tunis.
“Nous nous inquiétons d’informations selon lesquelles des poursuites pénales ont été engagées contre des individus en Tunisie, résultant apparemment de leurs réunions ou conversations avec des membres de l’ambassade des États-Unis”, a déclaré jeudi 2 mars le porte-parole du département d’État américain, Ned Price.
“Cela fait partie comme je l’ai déjà dit d’une escalade dans les arrestations de personnes perçues comme étant critiques du gouvernement” tunisien, a-t-il ajouté devant la presse.
Il s’est refusé à identifier les personnes concernées ni à détailler les circonstances entourant ces contacts, mais les a justifiés en soulignant que “toutes nos ambassades, et (tous) nos diplomates à travers le monde” vont à la rencontre de personnalités diverses dans tous les pays.
Mardi, le ministère tunisien des Affaires étrangères avait appelé dans un communiqué les ambassades étrangères dans le pays à “ne pas s’immiscer dans ses affaires intérieures”, à la suite d’informations sur des rencontres que des personnalités récemment arrêtées auraient eues avec des diplomates occidentaux.
Une vingtaine de personnalités ont été arrêtées en Tunisie depuis début février lors d’un coup de filet dénoncé par l’opposition comme une tentative de la museler, sur ordre du président Kaïs Saïed qui concentre tous les pouvoirs depuis juillet 2021.