Cela fait plusieurs années maintenant, soit depuis la chute de l’ancien régime en août 2020 de Feu Ibrahim Boubacar Keïta, que notre pays et la France ne parlent plus le même langage. Ainsi, le 7 février dernier, à l’occasion de la visite de travail et d’amitié du ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, le chef de la Diplomatie malienne, Abdoulaye Diop est revenu sur le partenariat franco-malien où il dira que ladite coopération ne convenait pas aux attentes des Maliens.
Le courant ne passe plus entre notre pays et l’Hexagone. Cela, depuis un bon moment et pour plusieurs raisons. En commençant par la déclaration de “nous laisser en plein vol” du Premier de la Transition, Dr Choguel Kokalla Maïga à la tribune des Nations unies, au retrait de l’ensemble des troupes de l’opération “Barkhane”, puis l’expulsion de l’Ambassadeur de France au Mali, Joël Meyer en 2022 et l’interdiction des activités des ONG travaillant au Mali avec l’appui de la France, en guise de réponse à la suspension de son aide publique au développement à destination du Mali. Le torchon a brûlé jusqu’au cendre entre les deux pays.
En langage diplomatique à la suite de tous ces évènements, on peut dire que la France a perdu sa place de partenaire privilégié auprès du Mali. Et cette place n’a pas tardé à être comblée par la Russie qui est désormais le partenaire favori du pays de Modibo Kéita. En atteste, cette visite du ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Sergueï Lavrov à Bamako. Qui vient, selon le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, solidifier ce partenariat gagnant-gagnant.
Au cours du point de presse accordé aux journalistes par les deux Ministres, le ministre Diop s’est prononcé sur l’actuelle relation entre notre pays et la France en réponse à une question d’un confrère. Il a dit ceci : « … Notre souhait, c’est de parler de notre relation avec la Russie, de ce que cela peut nous apporter… », et d’ajouter qu’avec la France, les conclusions sont déjà tirées, notamment que ladite coopération ne répondait pas aux attentes des Maliens dans la mesure où l’objectif était de développer une capacité autonome de l’Armée malienne pour qu’elle puisse opérer pour défendre l’intégrité territoriale et assurer la sécurité du peuple malien. Que telle n’a pas été le cas, contrairement à ce qui se passe aujourd’hui, c’est-à-dire depuis l’alliance russo-malienne.
Concernant toujours la France, il a précisé que tous les pays qui veulent travailler avec le Mali doivent respecter les principes édictés, notamment le respect de la souveraineté du Mali, le respect de ses choix de partenaires et de ses choix stratégiques ainsi que la prise en compte des intérêts des Maliens. Tout cela, dans un partenariat sincère et respectueux sans diviser les Maliens, « Ceci vaut pour la France, ceci vaut pour tous les pays qui souhaitent travailler avec notre pays… » a conclu le chef de la diplomatie malienne.
Avec ces affirmations, on peut dire que le message est bien clair pour les Nations qui veulent acter un partenariat avec le Mali, y compris la France. Par rapport à la Métropole, le moins qu’on puisse dire est que le divorce est maintenant consommé avec le Mali. Le mariage était vicié.