Le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda, a procédé à des exécutions sommaires et au recrutement forcé des civils dans l’Est de la République démocratique du Congo. C’est ce qu’indique le rapport de l’ONG Human Rights Watch, intitulé « RD Congo : les atrocités de la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda ». Ce rapport a été publié le lundi 6 février 2023.
Et en réponse à l’offensive du M23, l’armée congolaise collabore avec des milices à caractère ethnique responsables d’exactions. « Par ailleurs, les parties au conflit font de plus en plus appel aux loyautés ethniques, exposant ainsi les civils des zones reculées de la province du Nord-Kivu à un risque accru », indique ce rapport.
Au titre de recommandations, Human Rights Watch demande notamment au Rwanda de mettre fin à son soutien militaire au M23, tandis que les troupes gouvernementales congolaises devraient donner la priorité à la protection des civils et cesser de recourir à des milices responsables d’abus comme forces supplétives.
Les enquêtes récentes du Groupe d’experts des Nations Unies sur la RD Congo, ainsi que les recherches menées par Human Rights Watch, fournissent des preuves significatives – photographiques et autres – que non seulement le Rwanda apporte un soutien logistique au M23, mais que les troupes rwandaises renforcent également le groupe armé ou se battent à ses côtés sur le territoire congolais. Le gouvernement rwandais a nié tout soutien aux rebelles du M23.
La reprise des hostilités entre le M23, l’armée congolaise et plusieurs autres groupes armés a contraint plus de 520 000 personnes à fuir leurs foyers, selon les Nations Unies.
Human Rights Watch a constaté que le 29 novembre, les rebelles du M23 ont tué sommairement au moins 22 civils à Kishishe à la suite d’affrontements avec des factions du groupe Maï-Maï Mazembe, des Nyatura et des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).
Des informations fiables indiquent que les rebelles du M23 ont tué au moins 10 autres civils alors qu’ils recherchaient des membres des milices.
D’autres rapports, émanant des Nations Unies et d’autres organisations, ont conclu que les combattants du M23 pourraient avoir tué illégalement beaucoup plus de personnes, y compris des combattants capturés.