Devenu le principal artisan de l’expansion russe, le groupe de mercenaires dirigé par Evgueni Prigojine soutient des régimes autoritaires inquiets pour leur survie politique, tout en développant une logique de prédation visant à exploiter les ressources locales.
Le Wagner du XIXe siècle est connu pour sa musique aux accents guerriers. Le Wagner contemporain, en treillis et lunettes de soleil, lui, conquiert l’Afrique. Kalachnikov en bandoulière, précédé de propagandistes et suivi de trafiquants, il obéit au Kremlin pressé de trouver des appuis sur la scène internationale en temps de guerre.
Depuis onze mois, le recours effréné à des combattants « chair à canon » pour le théâtre ukrainien n’a pas contraint le groupe dirigé par Evgueni Prigojine à dégarnir les rangs de ses mercenaires déployés à l’étranger. En 2022, l’homme d’affaires, ancien repris de justice, a cherché à consolider sa présence dans les pays africains, et même au-delà.
Avec des résultats mitigés. Discret au Mali, voyant en Centrafrique, annoncé au Burkina Faso mais réduisant la voilure en Libye et en Syrie, quittant la Serbie aussi vite qu’il y est arrivé, le Groupe Wagner est opportuniste, à l’image de la diplomatie russe dont il épouse les intérêts.