Début janvier 2023, deux attaques djihadistes coordonnées ont visé deux postes non loin de la capitale malienne. Ce qui suscite les inquiétudes des habitants de Bamako.
Après le nord et le centre, le sud du Mali notamment les localités rapprochées de Bamako semblent être dans le viseur des groupes terroristes comme le groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, JNIM en arabe), affilié à Al Qaeda qui a revendiqué les attaques de Markacoungo et de Kassela. Et à Bamako, chacun interprète ces faits et les commente à sa manière.
“C’est indéniable, c’est le banditisme d’accord, mais le terrorisme aussi, il y’a l’infiltration. Maintenant il faut savoir raison gardée et rester très vigilant face aux personnes de provenance douteuse. Ne pas les accepter dans nos domiciles, il faut surtout accepter d’aller à la dénonciation” réagit Mamadou.
“On dit le centre, ce n’est plus le centre seulement. Que ce soit le nord ou le sud, c’est tout le Mali qui est menacé maintenant. En réalité, le Mali n’a pas besoin de subir tout ça. Cette guerre-là, ce n’est pas le Mali, il faut que l’occident arrête. Parce qu’il y’a une main qui manipule derrière. Cette guerre-là, ce n’est pas l’Afrique. Ce sont les Occidentaux qui nous amènent ça. Mais il est temps aussi que nos autorités réagissent”, renchérit Ibrahim.
“Quand tu me demandes, personnellement je pense que les terroristes sont à Bamako. Ce n’est plus aux portes de Bamako. Aujourd’hui, c’est pratiquement tout le pays qui est embrasé. Les terroristes n’ont pas pour l’instant le courage, la tactique ou la stratégie de pouvoir peut-être déstabiliser ou créer des problèmes à Bamako”, ajoute Kamaté.
Alerter et dénoncer
Moussa Ben Deka Diabaté est membre des organisations de la société civile. Il estime, pour sa part, que chaque citoyen doit jouer son rôle afin d’alerter les autorités et dénoncer les personnes suspectes.
“Au niveau de Badialan 3, j’ai mis en place un comité de veille. Chaque fois que quelqu’un remarque une personne étrangère suspecte au Badialan, il le signale. Quand il le signale, on va aller voir la police et on leur donne l’information. Je suis sur le point d’écrire au Directeur général du GMS (Groupement mobile de sécurité, ndlr) pour qu’il choisisse un point focal au sein de son service avec qui nous allons collaborer”, explique Moussa Ben Deka.
Maharafa Touré de la coordination nationale des syndicats et associations des chauffeurs et transporteurs routiers du Mali s’inquiète aussi de la situation sécuritaire. Pour lui, seul un système de renseignements fiable peut contribuer à déjouer les attaques terroristes planifiées aux alentours de Bamako.
“J’informe toute la population malienne d’être très très vigilant par rapport aux attaques aux alentours du district de Bamako. Mais plus particulièrement, j’informe les conducteurs routiers qui font l’interurbain et le périmètre du district de Bamako d’être très vigilants. Si vous voyez quelqu’un de suspect, informez le plus rapidement possible les autorités les plus proches”, recommande-t-il
C’est dans ce contexte que l’armée malienne, qui a commémoré le 20 janvier dernier le 62ème anniversaire de sa création, a réceptionné jeudi dernier à l’aéroport de Bamako Senou, des avions et des hélicoptères de guerre livrés par la Russie et devant servir à lutter contre les attaques terroristes au Mali.