Le président Hassan Cheikh Mohamoud maintient la pression sur les jihadistes shebabs. Pendant que les opérations militaires continuent contre leurs bastions dans les campagnes, le chef de l’Etat a organisé jeudi un meeting dans un stade de la capitale, Mogadiscio.
La télévision d’Etat a accordé une large place à ce rassemblement, le qualifiant de « soulèvement populaire de Mogadiscio contre les actes pervers des terroristes ». Le président Hassan Cheikh Mohamoud voulait son événement, son moment populaire pour montrer que les habitants de Mogadiscio, eux aussi, était mobilisés contre les shebabs.
« Enough is Enough », « Assez, c’est assez ». C’était là le coeur de son discours d’une heure. Un discours offensif, délivré micro en main, sur la pelouse du stade de football de la capitale, sous étroite surveillance militaire. « Ils ont versé notre sang, ils ont volé nos biens, comment pouvons-nous cacher les shebabs ? » a-t-il martelé en direct à la télévision et devant le maire de Mogadiscio, son gouvernement, de hauts responsables de l’Etat et des gradins peuplés surtout de fonctionnaires des ministères, selon des journalistes locaux.
Cette opération de communication s’inscrit bien sûr dans le cadre de la campagne gouvernementale lancée l’été dernier contre les shebabs. Une campagne qui a obtenu des résultats sur le terrain, avec d’importants secteurs ruraux repris aux jihadistes. Mais ces derniers gardent malgré tout une réelle emprise sur la société somalienne, y compris au coeur de la capitale où ils commettent régulièrement des attentats.