Plus d’un an après l’enlèvement du journaliste Olivier Dubois au Mali, des juges d’instruction antiterroristes chargés des investigations

Plus d’un an après l’enlèvement du journaliste Olivier Dubois au Mali, des juges d’instruction antiterroristes chargés des investigations

L’otage français a été enlevé au printemps 2021. Le Parquet national antiterroriste (PNAT) avait ouvert une enquête préliminaire pour « enlèvement en bande organisée » et « en relation avec une entreprise terroriste ».

Les investigations sur l’enlèvement depuis le printemps 2021 du journaliste français Olivier Dubois par un groupe djihadiste au Mali ont été confiées à des juges d’instruction le 3 octobre, a fait savoir une source judiciaire, mardi 10 janvier.

Le journaliste indépendant de 48 ans, qui vit et travaille au Mali depuis 2015, avait lui-même annoncé son enlèvement dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux le 5 mai 2021. Il y expliquait avoir été kidnappé le 8 avril à Gao, dans le nord du Mali, par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), principale alliance djihadiste au Sahel, liée à Al-Qaida.

Le Parquet national antiterroriste (PNAT) avait ouvert une enquête préliminaire pour « enlèvement en bande organisée », « en relation avec une entreprise terroriste ». Une information judiciaire a été ouverte le 3 octobre et confiée à des juges d’instruction du pôle antiterroriste du tribunal de Paris, toujours selon la source judiciaire.

L’avocat de la famille d’Olivier Dubois, Me Laurent Bayon, s’est félicité « de l’ouverture de l’information judiciaire, qui permet d’accéder aux investigations conduites par le PNAT » lors de l’enquête préliminaire. Dans le dossier figure également la procédure de la justice malienne, a-t-il précisé.

Pétition en ligne

Après quasi un an de silence, une deuxième vidéo d’Olivier Dubois avait été diffusée le 13 mars 2022 sur les réseaux sociaux, sans précision de la date à laquelle les images avaient été tournées. Dans la vidéo, l’otage, qui semblait en bonne santé, s’était adressé à sa famille et au gouvernement français en demandant de « continuer à faire son possible » pour sa libération.

Le journaliste, père de deux enfants, mentionnait également les messages de ses proches, qualifiés de « bouffée d’air frais », qu’il recevait par Radio France internationale (RFI). Mais la junte malienne a suspendu le 17 mars 2022 la diffusion de RFI et de la chaîne de télévision France 24 dans un contexte de tensions avec la France.

« Depuis les otages au Liban, dans les années 1980, il y a plus de trente ans, aucun journaliste n’a été retenu en captivité aussi longtemps », avaient rappelé 40 rédacteurs en chef de médias francophones dans une tribune publiée par le quotidien Libération en octobre, soit dix-huit mois après l’enlèvement d’Olivier Dubois. Sa famille a lancé en avril 2021 une pétition en ligne pour demander sa libération et réalisé une vidéo pour le premier anniversaire de son enlèvement afin de sensibiliser le public.

Les autorités françaises assurent régulièrement rester mobilisées pour mettre fin à la captivité du journaliste, qui travaille pour Libération, Le Point et Jeune Afrique. Olivier Dubois est le seul otage français recensé non retenu par un Etat dans le monde depuis la libération en octobre 2020 de Sophie Pétronin, également enlevée au Mali.