Le président Ali Bongo Odimba a nommé premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze, un fidèle et poids lourd de la politique gabonaise.
Le chef de l’Etat gabonais Ali Bongo Ondimba a choisi, lundi 9 janvier, comme nouveau premier ministre un de ses fidèles, Alain-Claude Bilie-By-Nze, en remplacement de Rose Christiane Ossouka Raponda, nommée vice-présidente de la République. C’est un poids lourd de la politique gabonaise que M. Bongo s’est adjoint à huit mois de la présidentielle.
Alain-Claude Bilie-By-Nze, 55 ans, qui a détenu plusieurs portefeuilles depuis 2006, était vice-premier ministre et ministre de l’énergie et des ressources hydrauliques du gouvernement sortant.
Mme Ossouka Raponda, première femme cheffe d’un gouvernement gabonais, est nommée vice-présidente, un poste vacant depuis mai 2019, dont la fonction est d’« assister » le chef de l’Etat mais n’a aucun rôle d’intérim en cas de vacance du pouvoir.
« Par décret du président de la République (…) est nommé premier ministre, chef du gouvernement, Monsieur Alain-Claude Bilie-By-Nze », a déclaré devant la presse le secrétaire général de la présidence, Jean-Yves Teale. Quelques heures plus tard, M. Bilie-By-Nze annonçait lui-même la composition de son gouvernement : le précédent reconduit quasiment à l’identique pour les postes-clés et d’importance intermédiaire, mais passant de 38 à 45 membres avec le rajout de sept ministres délégués. Mme Ossouka Raponda, 59 ans, ancienne maire de la capitale Libreville et ministre de la défense, était première ministre depuis juillet 2020.
Les élections présidentielle et législatives doivent se tenir à l’été 2023. Ali Bongo a été élu pour la première fois en 2009 après la mort de son père Omar Bongo Ondimba, qui avait dirigé sans partage plus de quarante et un ans ce petit Etat d’Afrique centrale riche de son pétrole.
« Candidat naturel »
Depuis un accident vasculaire cérébral en octobre 2018 qui l’a tenu de longs mois éloigné de la scène publique, le chef de l’Etat a fréquemment remanié le gouvernement après avoir exigé, de retour de convalescence, de ses ministres qu’ils « se mettent au travail au service de la population ». La présidence les soumet régulièrement à des audits.
M. Bilie-By-Nze, qui a déjà occupé des ministères clés, dont les affaires étrangères, a également été conseiller politique et porte-parole de M. Bongo de 2012 à 2015. Il est considéré comme un proche et un fidèle du chef de l’Etat.
Le poste de vice-président, confié lundi pour la première fois à une femme, était vacant depuis mai 2019, quand le précédent titulaire, Pierre Claver Maganga Moussavou – un opposant nommé là en 2017 après un dialogue politique avec l’opposition – avait été limogé. Le vice-président est nommé par le chef de l’Etat qu’il peut à tout moment démettre de ses fonctions. Le poste avait été supprimé de 2009 à 2017.
Avec Alain-Claude Bilie-By-Nze, c’est un fidèle et un poids lourd de la politique gabonaise, que M. Bongo a choisi à la tête de son gouvernement à huit mois de la présidentielle. Réélu de justesse en 2016, avec un peu plus de 5 000 voix d’avance sur son challenger, Ali Bongo, 63 ans, est largement pressenti pour être le candidat en 2023 du tout-puissant Parti démocratique gabonais (PDG) dont il est le chef et qui l’appelle depuis un an à être à nouveau son « candidat naturel ».
Pour l’heure, l’opposition est éclatée en une multitude de partis mais ses chefs de file, qu’ils se soient déjà déclarés candidats ou non, appellent à l’« union » pour « mettre fin à plus de cinquante-cinq ans de dynastie Bongo ».