Au Tchad, le partage des postes clés au sein de l’armée suscite des interrogations.
Le débat n’est pas nouveau sur la présence de divisions au sein des institutions publiques du Tchad au sujet du partage des postes clés au sein du pouvoir. Même si certaines personnalités proviennent d’autres clans que celui du président actuel, les critiques sur le monopole de certains postes importants ne manquent pas.
L’armée n’est pas à l’abri de ces critiques, en grande partie en raison des rivalités qui existent au sein même de la famille Déby.
Une famille qui se déchire
Les frères jumeaux Timan Erdimi et Tom Erdimi sont récemment rentrés au Tchad.
Le fait que les deux neveux de l’ancien président Idriss Déby ont longtemps été dans l’opposition contre leur oncle défunt explique, selon Djonabaye Laya, militant des droits de l’Homme, l’influence qu’ils peuvent avoir au sein de l’armée, ce qui peut inquiéter le pouvoir actuel.
“La tension a toujours existé, même au temps deDéby père . Il y a les tendances qui sont là et aujourd’hui, les jumeaux qui sont rentrés : Tom Erdimi et Timan Erdimi”.
Et ce sont des gens qui veulent le pouvoir. Même de dehors, ils tiraient les ficelles par derrière. Je pense que c’est un système qui n’est pas là pour le salut du Tchad “, poursuit-il
La question ethnique
Mais l’armée tchadienne connaît également des divisions fondées sur les communautés qui composent la population.
Les communautésGorane, Sara et Zaghawa, cette dernière composant le clan présidentiel, occupent la plupart des postes clés au sein de l’armée.
Cela est susceptible d’engendrer des tensions dans l’armée, selon Helga Dickow, chercheuse allemande en sciences sociales et politiques : “Bien sûr qu’il existe des tensions ethniques et jusqu’ici, ce sont ceux de l’ethnie Zaghawa qui dominent. Mais il faut se rappeler qu’il y a deux généraux qui étaient impliqués dans le putsch et qui sont originaires du sud.”
Elle poursuit en expliquant que “la nomination de plusieurs chefs militaires goranes a déjà créé un certain mécontentement chez les Zaghawas”.
La chercheuse ajoute cependant que l’armée tchadienne est caractérisée par une grande discrétion, ce qui expliquerait en partie des insurrections qui peuvent avoir lieu en son sein, sans toutefois être connues du public.