Dans un entretien au « Monde », le chef de l’Etat, élu en 2021, estime que son pays est « dans une dynamique de contrôle » face aux djihadistes.
Président du Niger depuis avril 2021, Mohamed Bazoum est aujourd’hui l’un des derniers chefs d’Etat au Sahel à ne pas être arrivé au pouvoir par un coup d’Etat. Il est aussi l’un des meilleurs alliés de Paris dans cette région. Il se considère comme soutenu par la France et non soumis à elle dans la lutte contre les djihadistes au Sahel.
Depuis son départ du Mali, l’armée française s’est en partie redéployée au Niger. Comment jugez-vous la collaboration qui s’est mise en place avec vos soldats ?
Mohamed Bazoum Nous menons des opérations à notre frontière avec le Mali qui se passent dans d’excellentes conditions. C’est vrai que nous ne sommes pas dans un contexte de belligérance très forte, mais le service est assuré de façon tout à fait satisfaisante. Des patrouilles sont menées ensemble, avec l’utilisation des moyens des uns et des autres, et, quand nous avons besoin de moyens que nous n’avons pas, en particulier aériens, c’est la France qui nous soutient.
L’efficacité de leur action n’est-elle pas limitée par le fait que vous ne pouvez plus mener des opérations transfrontalières au Mali, où peuvent se replier les djihadistes ?
Oui, bien sûr, mais nous respectons la frontière du Mali. L’idéal aurait été que nous soyons dans des conditions de coopération