Les propos d’Ousmane Sonko, qui a accusé Macky Sall de « stigmatiser les Casamançais », ont suscité la polémique. L’éditorialiste Babacar Justin Ndiaye revient pour Jeune Afrique sur les risques de cette surenchère verbale.
« Sonko divise le pays », « Sonko met en péril la stabilité du Sénégal », « le discours de Sonko est raciste »… Depuis quelques jours, le maire de Ziguinchor est sous le feu des critiques. Ses adversaires lui reprochent ses propos « ethnicistes » après qu’il a accusé le chef de l’État d’avoir « un problème » avec la Casamance et de « stigmatiser » ses habitants. En dressant une barrière entre la région dont il est originaire et le reste du pays, Ousmane Sonko joue un jeu dangereux, disent en substance ses détracteurs.
De son côté, la majorité acquise à Macky Sall n’hésite pas à accuser – implicitement ou explicitement – le député de frayer avec les rebelles casamançais. Au moment où la tension monte au Sénégal à l’approche des législatives du 31 juillet, le chroniqueur politique Babacar Justin Ndiaye critique l’instrumentalisation du conflit.
Jeune Afrique : Les propos d’Ousmane Sonko ont été tout de suite qualifiés de séparatistes par ses adversaires. Comment les analysez-vous ?
Babacar Justin Ndiaye : Par ses origines, Ousmane Sonko est autant du nord que du sud du Sénégal. Son discours est donc d’abord politique, et il a d’ailleurs entraîné une riposte de la majorité. Mais le dossier casamançais conditionnant l’unité du pays, je crois que l’on gagnerait à l’utiliser le moins possible dans le débat public.