Le colonel Assimi Goïta, auteur principal de la rupture de l’ordre constitutionnel préside la Transition. Ce qu’il a cherché et obtenu après être resté plusieurs mois dans l’antichambre en tant que vice-président. Il a ignoré les injonctions de la Cédéao qui avait appréhendé son désir ardent de diriger la Transition puisqu’il s’en était ouvert à au moins un des chefs d’Etat de l’organisation régionale pour espérer obtenir son soutien.
Qui veut noyer son chien l’accuse de rage et ne rate jamais l’occasion de le faire. On a distrait le peuple malien avec des histoires de pro Russes et d”anti Français, alors qu’une ambition venait de se réaliser au forceps. Assimi l’a cherché et l’a obtenu : contrairement à Amadou Haya Sanogo, lui, putschiste en chef, dirige la Transition, comme ATT en 1991.
Comme le fit ATT, il tient à respecter le délai fixé pour la fin de la transition. Pour transmettre le pouvoir au vainqueur de la prochaine élection présidentielle prévue au mois de février 2022. Pour partir et tourner le dos au pouvoir ? Peut-être pas définitivement. Peut-être fera-t-il comme ATT qui semble l’inspirer. De l’admiration pour feu le Général-Président ? Assimi n’en manque pas, eu égard à des propos et gestes envers l’homme du 26 mars et sa famille.
Sur un tout autre plan, ATT enseignait, avec humour et sagesse, que le meilleur parti politique, c’est celui de demande sociale. En d’autres termes, s’atteler à résoudre les problèmes sociaux de base. Assimi a bien fait sien cet enseignement pour consacrer une bonne part de ses revenus du fonds de souveraineté à ne vaste opération qui, dans un autre contexte, aurait été qualifiée de campagne électorale déguisée, même si on se garde de parler publiquement du grand coup de bluff consistant à déclarer renoncer aux deux tiers desdits fonds de souveraineté, pour s’en servir, en réalité, comme des fonds politiques destinés à construire, voire renforcer – si on veut- l’image d’homme providentiel au service du peuple, actuellement attribuée au colonel Assimi Goïta qui marque ainsi les esprits, notamment avec son nom inscrit sur des réalisations dites sociales.
On le sait, on guérit difficilement du virus du pouvoir qui provoque l’accoutumance aux lambris dorés des palais, aux honneurs et aux flagorneries des courtisans qui, à peine, distingue le détenteur du pouvoir de Dieu incarné sur terre.
Jusqu’où veut alors aller le colonel Assimi Goïta qui, visiblement, sur les traces d’un homme qui a marqué l’histoire du Mali, Feu le Général Amadou Toumani Touré ? Des indices, en tout cas, il y en a. Et ce n’est pas un crime de lèse-majesté que de le dire ! Surtout venant de journalistes qui travaillent avec l’œil et l’oreille, ces précieux outils naturels !