Le Premier ministre Abiy Ahmed a appelé à repousser l’offensive des rebelles au Tigré. En effet, malgré ce cessez-le-feu de façade, les affrontements ont continué dans la région ces dernières semaines. Les forces tigréennes ont repris la capitale provinciale Mekele dans un premier temps, puis ont lancé une offensive pour récupérer des territoires disputés avec la région voisine, Amhara, qui se mobilise.
Entassés à l’arrière d’un pick-up, une douzaine de miliciens des campagnes environnantes foncent à travers la ville de Dabat. Armes à la main, ils se dirigent vers le nord, sur le front pour combattre les forces tigréennes. La province amhara a en effet déclaré un ordre de mobilisation générale de la population. « Nous avons environ 3000 gardiens de la paix qui sont prêts ici. 200 sont partis jusqu’à présent. Mais d’autres vont bientôt y aller », indique Getachew Gashaw, responsable du bureau de la sécurité à Dabat.
L’ordre de mobilisation concerne tous les hommes possédant une arme. Mais le chef du parti de la Prospérité du district, Abay Mengiste, assure qu’il s’agit d’un appel à toute la population amhara. « Ce n’est pas possible de comptabiliser les forces mobilisées. C’est un appel à toutes les forces nécessaires. Nous en appelons au peuple ! Ça ne se compte pas, c’est le peuple tout entier qui se mobilise ! »
Devant la mairie où se retrouvent les miliciens, une dizaine de femmes préparent du pain et des galettes. Parmi elles, Adebababye Haftew, dont le mari est parti au front.
« Nous, on est à leurs côtés, on prépare la nourriture. Ils restent la plupart du temps dans les tranchées, ils n’ont pas de nourriture fraîche, donc on prépare leur paquetage. »
La région Amhara assure que cette mobilisation est une question de survie pour la province.