Le 9 mai, le chef d’état-major des armées, Abakar Abdelkerim Daoud, était accueilli triomphalement à Ndjamena après des semaines d’affrontement avec les rebelles du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad près de Nokou. Les rebelles faits prisonniers ont été présentés à la presse. Deux mois plus tard, la société civile tchadienne s’inquiète du sort de six responsables du Fact dont elle est sans nouvelle et des conditions de détention de ces prisonniers de guerre.
Échanger avec les prisonniers de guerre, c’était l’objectif de la visite à la prison de Klessoum de la Casidho. Selon cette organisation de la société civile proche du pouvoir, 505 rebelles du Fact y sont détenus dans des conditions qu’elle estime correctes.
« Les prisonniers ont exprimé des retards dans la prise en charge des soins. Concernant l’alimentation, ils ont dit que c’était un peu difficile au départ, mais la situation s’est rétablie. Mais ils veulent surtout que la procédure judiciaire avance très rapidement, car ils veulent être fixés sur leur sort », rapporte Mahamat Digadimbaye, le coordinateur national de la Casidho.
Aucune nouvelle en revanche de six responsables du Fact arrêtés dans le Kanem. C’est ce qui inquiète d’autres membres de la société civile depuis plusieurs semaines.
« Nous avons des contacts au sein de la maison d’arrêt de Klessoum qui nous ont informé que ces camarades qui ne répondent plus à l’appel ont été enlevés de leurs cellules pour une destination inconnue, explique Kemba Didah Alain, coordinateur du Mouvement Citoyen le Temps. Des rumeurs persistantes font état de leur exécution sommaire par des forces de sécurité ».
Des accusations démenties à plusieurs reprises par le ministre de la Défense, Daoud Yaya Brahim. Côté justice, le procureur de la République, Tom Youssouf, affirme que 23 détenus y compris des chefs rebelles sont auditionnés à la gendarmerie, sans donner plus de détails, l’instruction étant toujours en cours.