Emmanuel Macron a annoncé la « transformation profonde » de la présence militaire française au Sahel. Il n’a pas encore dévoilé les détails du futur dispositif mais plusieurs pistes se dessinent.
Enlisement ou ensablement, c’est selon… Huit ans après son lancement, en août 2014, dans la continuité de l’opération Serval au Mali, l’opération Barkhane va bientôt s’achever. La fin de la plus importante opération extérieure française du 21e siècle et, au final, des résultats mitigés.
Le sort de Barkhane ne faisait guère de doutes. Ces derniers mois, les dirigeants français avaient multiplié les signaux en ce sens. Le 10 juin, c’est Emmanuel Macron qui a officialisé ce qu’il avait déjà glissé à plusieurs de ses homologues sahéliens ces derniers mois. « La poursuite de notre engagement au Sahel ne se fera pas à cadre constant, a déclaré le président français lors d’une conférence de presse organisée à l’Élysée en amont d’un sommet du G7 en Grande-Bretagne. Nous ne pouvons pas sécuriser des zones qui retombent dans l’anomie parce que des États décident de ne pas prendre leurs responsabilités. C’est impossible, ou alors c’est un travail sans fin. C’est pourquoi, à l’issue de consultations que nous conduirons avec nos différents partenaires, nous amorcerons une transformation profonde de notre présence militaire au Sahel. »
Approche multilatérale
Selon lui, cette transformation se traduira par « la fin de l’opération Barkhane en tant qu’opération extérieure » et la mise en place d’une « opération d’appui, de soutien et de coopération aux armées des pays de la région qui le souhaitent » pour y poursuivre la lutte contre le terrorisme. Quant aux modalités et au calendrier de ce changement de dispositif, ils « seront précisés dans les semaines à venir », a indiqué Emmanuel Macron.
Alors à quoi faut-il s’attendre précisément ? Difficile pour l’instant d’avoir plus de précisions sur les intentions françaises au Sahel. « C’est clair dans l’orientation que nous souhaitons prendre, moins clair dans les modalités, admet une source élyséenne. Beaucoup de choses doivent encore être discutées avec nos différents partenaires dans les semaines qui viennent. »
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