Au Gabon, le 7 janvier 2019, de jeunes militaires dirigés par le lieutenant Kelly Ondo Obiang, de la Garde républicaine, ont occupé la radio nationale gabonaise au petit matin et diffusé un message annonçant la prise du pouvoir par l’armée. Mais la riposte des forces spéciales avait permis de déjouer le coup d’État dès la mi-journée. Les putschistes arrêtés ont comparu devant une cour spéciale militaire, lundi 21 juin.
Ses avocats ont plaidé pour que Kelly Ondo Obiang comparaisse en uniforme de l’armée. Refus catégorique des juges. Finalement, le jeune lieutenant est apparu en pantalon de jean et chemise blanche. Quand il a été autorisé à parler, Kelly Ondo n’a pas mâché ses mots.
« J’ai pris mes responsabilités avec trois frères d’armes. J’ai fait appel au peuple, pour que le peuple gabonais puisse défendre sa souveraineté », a-t-il dit. « Je me suis rapproché de mes hommes pour défendre la patrie. Donc, ce n’est pas une association de malfaiteurs, mais une association de patriotes », s’est-il défendu.
Pour son avocat, Maître François Meye, le chef des putschistes du 7 janvier 2019 est un héros, « parce qu’il a pu mettre au grand jour ce qui se passait dans les salons et qui devait aboutir à autre chose de plus grave. »
Kelly Ondo Obiang dit avoir déjoué un coup d’État que préparait le chef des services des renseignement de l’époque, Frédéric Bongo, frère du président Ali Bongo. « Il a estimé qu’il devait empêcher le coup d’État qui était en gestation, poursuit l’avocat, et qui était perpétré par le frère du président, le directeur des services de renseignement de la Garde républicaine. »
Contacté, l’avocat de l’État n’a pas souhaité faire de commentaire à cette étape de la procédure. La prochaine audience est prévue demain, jeudi 24 juin.
Dans ce dossier de tentative de coup d’État du 7 janvier, ils sont en tout 10 militaires incarcérés ainsi qu’un civil, un militant de l’opposition, coordinateur adjoint des jeunes de l’Union nationale.