Après six mois de rupture entre le Kenya et la Somalie, les relations diplomatiques reprennent après un échange de courrier au ton feutré entre les deux ministères des Affaires étrangères. Samedi 12 juin, Mogadiscio avait signalé vouloir une réouverture des ambassades respectives. Une invitation acceptée lundi 14 juin par Nairobi, qui parle même d’une reprise « dès que possible ».
Cela fait presque deux ans et demi que les relations entre le Kenya et la Somalie connaissent une grave crise, après la mise aux enchères, par Mogadiscio, de blocs pétroliers dans une zone maritime revendiquée par Nairobi. Le rapprochement semble désormais acté. Pour autant, les racines de la crise sont toujours là.
Différend frontalier non réglé
Les deux pays n’ont toujours pas réglé leur différend frontalier. On attend le verdict de la Cour Internationale de Justice, alors que le Kenya a boudé les dernières audiences de mars en accusant la CIJ de partialité.
Dans ce contexte, pas sûr que la décision des juges règle définitivement le litige. D’autres problèmes sont également en suspens. Des discussions commerciales doivent être menées notamment sur l’interdiction somalienne du khat kenyan ou encore sur l’accès de la compagnie Kenya Airways à l’aéroport de Mogadiscio.
Enfin, il y a la question du camp de Dadaab. Le Kenya veut sa fermeture. Le renvoi des près de 500 000 réfugiés, essentiellement somaliens, est programmé pour juin 2022. Autant de dossiers épineux susceptibles de relancer la tension bilatérale à tout moment.
« Réouverture » de l’ambassade
En attendant, le gouvernement kényan « procèdera à la réouverture de son ambassade à Mogadiscio dès que possible » et « invite l’ambassadeur de la République fédérale de Somalie à revenir à Nairobi et reprendre ses fonctions », lance encore le ministère kényan des Affaires étrangères.