Le Conseil de sécurité de l’ONU n’aura pas attendu la réunion trimestrielle sur la République centrafricaine prévue dans deux semaines pour réagir à la montée des violences. Il vient de fermement condamner les violations des droits de l’homme, les abus contre le droit international humanitaire, et il a dénoncé les atteintes à l’accord SOFA, qui lie le gouvernement de RCA et la Minusca de l’ONU. Avant de réaffirmer son soutien complet à la Minusca.
Ce sont les agissements des FACA et des mercenaires russes qui sont visés par la mise en garde du Conseil de sécurité. Ces soldats auraient multiplié dernièrement leurs abus contre le personnel humanitaire et celui de la Minusca avec des fouilles, des menaces, ou des intimidations.
Jusqu’à cet épisode troublant le 30 mai dernier, où l’adjointe du chef de la Minusca se rend à la frontière tchadienne pour évaluer la situation d’une pharmacie – elle est arrêtée, menacée de mort, on pointe même une arme sur elle. Elle sera reconduite en dehors de la zone, suivie par des drones russes.
Ces quatre derniers mois, l’accord de déploiement de la Minusca, qui lie le gouvernement centrafricain et l’ONU depuis 2004, a été violé plus de 60 fois. En faisant cette déclaration, c’est le gouvernement centrafricain que les diplomates préviennent.
Par ailleurs, ils n’ont pas désigné les mercenaires russes nommément, pour ne pas froisser Moscou qui aurait alors bloqué la déclaration, mais cela a été l’objet d’une passe d’armes houleuse entre les États-Unis et la Russie lors de la réunion. Et pour l’instant, l’ONU bloque l’envoi de 600 instructeurs russes supplémentaires, soupçonnés d’être des mercenaires.