Les Nations Unies et le gouvernement tchadien ont lancé, ce vendredi, un plan de réponse humanitaire d’un montant de 617 millions de dollars pour venir en aide à plus de 4 millions de personnes ayant besoin d’une aide urgente cette année au Tchad.
Ce pays d’Afrique centrale continue d’être confronté à une crise de protection et à des situations humanitaires complexes et multiples.
« Et ce plan de réponse humanitaire 2021 pour le Tchad vise à apporter une aide humanitaire à 4 millions de personnes parmi les 5,5 millions qui ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence », a indiqué dans une note à la presse, Jens Laerke, porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA).
Il s’agit de soutenir ces millions de personnes en matière de nourriture et de nutrition, de services de santé, d’abris, d’eau, d’assainissement et d’hygiène, ainsi que d’éducation de base pour les enfants. « Mais presque à mi-chemin de 2021, moins de 50 millions de dollars, soit 8% de ce que nous demandons, ont été reçus », a ajouté l’OCHA, relevant l’urgence « de trouver davantage de fonds ».
En effet, le pays rencontre des difficultés sur les plans sécuritaire et climatique. « Le Tchad est confronté à trois crises humanitaires superposées », a précisé le porte-parole d’OCHA. Une façon de rappeler que Ndjaména fait face à trois crises humanitaires majeures que sont l’insécurité alimentaire et la malnutrition, les urgences sanitaires, et les déplacements des populations résultant des conflits armés et des catastrophes naturelles.
Hausse des besoins mais financement insuffisant
Du coup, le nombre de personnes dans le besoin au Tchad a augmenté « de manière exponentielle ».
D’après Jens Laerke, quelque 4,6 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire. Avec une population de près de 17 millions d’habitants, en moyenne une femme, un homme ou un enfant sur trois a besoin d’une aide humanitaire d’urgence.
Plus de 4 millions d’enfants de moins de 5 ans et de femmes enceintes ou allaitantes ont besoin d’une assistance nutritionnelle cette année. Et 1,7 million de personnes n’ont pas d’accès régulier à des services de santé.
De plus, le nombre de personnes déplacées de force – réfugiés de pays voisins instables et Tchadiens déplacés à l’intérieur du pays – a atteint le chiffre record d’un million. « Les besoins augmentent, mais le financement des donateurs est nettement insuffisant », a fait valoir le porte-parole d’OCHA.
« Avec de l’argent, et avec un accès, l’ONU et les partenaires humanitaires peuvent immédiatement aider à sauver la vie et la dignité de millions de personnes affectées au Tchad », a affirmé M. Laerke. Pour les organismes humanitaires et les autorités tchadiennes, le financement du plan de réponse humanitaire permettra aux populations de renforcer leur résilience et de lutter contre les « chocs récurrents à l’avenir », mais aussi « de les protéger contre les violations de leurs droits ».