Six soldats tchadiens ont été tués par des soldats centrafricains, dont cinq froidement « exécutés », selon les autorités tchadiennes. Faustin-Archange Touadéra a envoyé trois de ses ministres à N’Djamena pour tenter d’apaiser les tensions. Un bras de fer qui se joue sur fond de tensions entre Paris et Moscou.
Tout a commencé le 30 mai, lorsque, dans leur opération de « ratissage contre les rebelles » de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), des éléments des forces armées centrafricaines, appuyées par des forces russes, ont « détecté », selon l’armée, un « mouvement armé suspect » vers Bang, une commune proche de la frontière avec le Tchad. Signalée par un drone de reconnaissance russe, la position sera attaquée par les militaires centrafricains. « Il s’agissait de rebelles qui ont opéré sur le sol centrafricain et qui, dans leur fuite, voulaient se replier vers le Tchad », affirme à Jeune Afrique une source militaire tchadienne.
Les soldats centrafricains et russes poursuivent ces « rebelles » en territoires tchadiens, où les combats continuent. Mais cette fois, des militaires tchadiens sont impliqués dans les échanges de tirs. Les combats sont âpres, et violents. Le bilan est lourd : un soldat tchadien a été tué lors des échanges de tirs. Cinq autres, faits prisonniers, sont froidement « exécutés », dénonce N’Djamena.
« Le Tchad tient le gouvernement centrafricain entièrement responsable des conséquences de cette agression caractérisée que rien ne justifie au moment où les deux pays cherchent à mutualiser leurs efforts pour relever les défis sécuritaires communs », peut-on lire dans un communiqué signé du ministre tchadien des Affaires étrangères, Chérif Mahamat Zene, et daté du 31 mai.