Après le second putsch au Mali, la CMA « décide de ne pas accompagner la transition actuelle sans un compromis garanti sur ses priorités. » Présente au sein du premier gouvernement de transition et du Conseil national de Transition, l’organe législatif, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA ex-rebelles), réclame des gages sur l’application effective des dispositions de l’accord de paix et de réconciliation d’Alger signé en 2015.
Réuni en session extraordinaire du 29 au 31 mai le comité directeur de la CMA, coordination des ex-rebelles, s’inquiète que le coup de force du 24 mai dernier bouleverse l’équilibre des forces et les engagements pris par l’ancien exécutif.
Joint à Kidal depuis Bamako, Attaye Ag Mohamed, le chef de délégation de l’organisation au Comité de suivi de l’accord d’Alger, soulève plusieurs points à éclaircir. « Il y a cette question de la révision constitutionnelle qui doit rapidement être mise en oeuvre… ; il y a cette question de l’armée reconstituée qui doit aussi rapidement bouger et enfin cette épineuse question du découpage territorial. »
Des conditions fermes qui conditionnent la participation de la Coordination des mouvements de l’Azawad à un éventuel gouvernement. « Il y a lieu au préalable de discuter pour s’assurer que notre participation ne sera pas (réduite au) banc de touche du gouvernement », poursuit Attaye Ag Mohamedqui entend que la CMA prenne sa part de responsabilité dans les discussions « en relation avec le processus de paix ou aussi sur des questions de souveraineté. »
Depuis sa prise de pouvoir et dans une perspective de cohésion nationale le colonel Assimi Goïta martèle son souhait de réunir tous les acteurs politiques et sociaux autour de la même table en vue d’un consensus pour la suite de la transition. Ses différents arbitrages sont attendus dans les jours qui viennent.