Les craintes émises par certains observateurs de la vie politique malienne se sont avérées, hier dimanche 30 mai 2021, avec la suspension du Mali de toutes les Instances de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Cependant, pour une des rares fois, la CEDEAO a décidé de ne pas punir le Mali à l’extrême à travers l’imposition d’un embargo. Par ailleurs, la gestion de l’Etat du Colonel Assimi GOÏTA ne constituant plus ‘‘une ligne rouge’’, les Chefs d’États de la CEDEAO ont insisté sur la nomination d’un Premier ministre civil ainsi que le respect du délai de la Transition qui est de dix-huit (18) mois.
Le Colonel Assimi GOÏTA, meneur du coup d’État contre Ibrahim Boubacar KEITA a mis fin aux fonctions du Président de la Transition, Bah N’daw, neuf (09) mois après sa prise de fonction. Face à ce retournement de situation, Assimi GOÏTA a décidé de prendre les choses en main.
Le Médiateur de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dépêché à Bamako au lendemain de l’arrestation du président et du premier Ministre, est retourné dans son pays sans parvenir à trouver un accord avec le colonel Goïta . En clair, Goodluck Jonathan a trouvé que les cartes sont déjà jouées et l’alternative n’était que d’accorder les violons pour la réussite de la transition.
Pour statuer sur le cas du Mali , plusieurs chefs d’Etat ont fait le déplacement , notamment, Mr Roch Marc Christian KABORE du Burkina Faso, Alassane OUATTARA de la Cote d’ivoire, Adama BARROW de la Gambie, Nana Akufo ADDO du Ghana, Umaro sissoco EMBALO de la Guinée-Bissau, Georges WEAH du Liberia , Mohamed BAZOUM du Niger, Muhammadu BUHARI du Nigeria, Julius Maada BIO de la sierra Leone et Faure GNASSINGBE du Togo. Etaient aussi présents plusieurs ministres d’Etat et personnalités de haut rang dont Mr Goodluck Jonathan ancien président du Nigeria et médiateur de la CEDEAO dans la crise malienne, ainsi que El Ghassim Wane nouveau chef de la MINUSMA.
Ainsi après plusieurs heures d’échanges à huis clos, et pour des questions de principe la CEDEAO se devait de condamner le choc qu’a subi le processus de mise en œuvre de la Transition dont il est le(…)