Le Président de la Transition, Colonel Assimi GOÏTA, a rencontré, le samedi 29 mai 2021 dans la matinée, les leaders des confessions religieuses. Ont pris part à cette séance de partage d’informations, des représentants de l’Eglise Evangélique Protestante, ceux de l’Eglise Catholique et ceux du Haut Conseil Islamique du Mali. Mais à cette rencontre, l’imam Mahmoud Dicko, qui revendique toujours le statut et les qualités de leader religieux, fut le grand absent. Qu’est-ce qui pourrait bien expliquer cette absence très remarquée de cet imam qui avait tourné casaque son boubou en faveur putschistes ?
Quelques éléments d’appréciation permettent d’expliquer les raison de cette absence de Mahmoud Dicko. Une absence si remarquée que l’homme s’était improvisé, tout juste après le coup d’Etat contre IBK, un nouveau allié sûr des colonels de Kati, au point même de rouler le M5-RFP dans la farine ! Il y avait certainement de quoi pour lui, puisqu’il avait réussi à placer ses hommes dans le sérail du nouveau pouvoir en place ! D’abord, le coup de force ou l’action de rectification amorcée la semaine dernière contre le Président Bah N’Daw et le Premier ministre Moctar Ouane, suite à la formation du nouveau gouvernement, lesquels ont fini par jeter l’éponge, semblait être guidé contre le mauvais choix opéré par l’imam Dicko au tout début de la transition. N’oublions pas que Mahmoud Dicko était présent au collage de désignation du Bah N’Daw comme président de la transition, et que c’est encore lui qui aurait, si l’on en croit à Cheick Oumar Sissoko de EMK, donné le nom de Moctar Ouane comme Premier ministre, en le présentant comme un leader du M5-RFP !
Il y a ensuite la nomenclature du gouvernement Moctar Ouane I, où il avait réussi à placer au moins une demi-dizaine de « ses hommes » comme ministre
Pire encore, tous ces hommes placés par le vénéré imam dans le gouvernement Moctar Ouane I étaient présents dans le gouvernement Moctar Ouane II ! Preuve que l’homme de Dieu a cautionné la mise à la touche de certains militaires ténors du putsch du 18 août 2020 par l’homme qu’il a choisi comme Premier ministre de transition au prix de mille et une astuce, et au grand dam du M5-RFP. Partant de ces explications, il certain que l’imam Dicko a ressenti la mise à l’écart du Président Bah N’Daw et du Premier ministre Moctar Ouane. Une troisième raison qui pourrait justifier l’absence de l’imam Mahmoud Dicko : les services de la Présidence ne lui ont pas envoyé d’invitation ! Ce qui est autant plausible que les autres raisons avancées, pour ne pas la conséquence directe de ces raisons évoquées ! En effet, le Colonel Assimi Goita et ses camarades ont sans doute compris qu’ils avaient été indus en erreur par l’imam et ses soutiens, quant on sait que c’est par lui que les militaires passaient pour prendre leurs décisions. L’une dans l’autre, une seule évidence se dessine : l’état de grâce est terminée pour Mahmoud Dicko à Koulouba, peut-être même dans les rouages de l’Etat, un certain Choguel Kokalla Maiga, leader fieffé et président du Comité Stratégique du M5-RFP, la force de traction ou l’acteur incontournable de la chute du président IBK, étant le prochain locateur de la Primature… En bon français, on dira que le vent a tourné en faveur de la vérité !
Pour le reste, la rencontre aura permis d’expliquer les raisons qui ont conduit à la situation actuelle
La Charte et la feuille de route de la Transition, adoptée en septembre 2020, dédiait les portefeuilles de Défense et de Sécurité au Colonel Assimi Goita. Plusieurs difficultés s’en sont suivies dont la mise à écart du Colonel Assimi Goita, qui n’avait même plus droit de participer aux Conseils des ministres, bien que Vice-président de la Transition, donc exclu dans la prise des grandes décisions engageant la vie de la nation. Il y a aussi le blocage de l’audit de la Loi d’orientation militaire demandé par le Colonel Goita, les difficultés entre le Gouvernement Moctar Ouane et les syndicalistes de l’UNTM, la dissolution du Gouvernement dans un contexte difficile marqué par un front social en ébullition… somme toute des facteurs qui ont dangereusement entamé la mise en œuvre de la feuille de route et la Charte de la Transition.
Et Assimi de rassurer ses interlocuteurs : « La Transition poursuivra son rythme et les élections se tiendront courant 2022 comme prévu »
Il a ensuite remercié les leaders religieux d’avoir promptement répondu à son appel. En réponse, les leaders religieux déclarent : « Se parler est gage de paix et de stabilité. Nous ne nous attendions pas à ce scénario. Mais pour le Mali aucun sacrifice n’est de trop. Nous l’avons fait pour prévenir des troubles et certaines difficultés qui nous éloigneraient des objectifs assignés à la Transition. Nous avons été édifiés. Nous vous remercions pour votre invitation qui se traduit à nos yeux comme une marque de considération » !