Dans le tourbillon qui secoue le Mali depuis la publication, le mardi 25 mai dernier, de la liste du nouveau gouvernement de Moctar Ouane, le ciel politique malien se dégage en attendant son éclairci. En effet, le président de la Transition, Bah N’Daw a rendu sa démission et dissout le gouvernement (en présence à Bamako des représentants de la CEDEAO), mettant le vice-président Assimi Goïta face à son destin. Cette fois-ci, le colonel Goïta semble décidé à prendre ses responsabilités et toutes ses responsabilités, d’où que vienne la menace. L’officier est prêt à tous les sacrifices pour cela et il fait déjà bouger les lignes nationales. Son principal allié : le PEUPLE.
Dans son nouveau combat de redonner au Mali sa dignité et entamé mardi dernier avec l’arrestation du président de la Transition et de son Premier ministre (tous deux libérés tard dans la nuit de mercredi), le colonel Assimi Goïta a pris la bonne direction en visant comme principaux alliés les forces nationales et le peuple. C’est ainsi qu’aussitôt après l’effectivité de la démission de Bah N’Daw, le nouveau président de la Transition a entamé une série de rencontres avec les différentes sensibilités sociopolitiques et professionnelles dans le but de parvenir à la nomination d’un Premier ministre consensuel pour un gouvernement tout aussi.
Ainsi, le président de la Transition a déjà pris langue avec la principale force politique du moment, le M5-RFP, et la principale centrale syndicale, l’UNTM. Et le programme de rencontre avec l’ensemble des forces vives de la nation suit son cours normal.
Le premier constat est que le peuple malien apprécie cette démarche à sa juste valeur. Ce qui pourrait légitimer l’action du patron du pays dans la mesure où la question qui revient sur toutes les lèvres est celle de savoir le statut et le nom du successeur de Bah N’Daw, la Charte étant muette là-dessus.
Dans les faits, l’ex vice-président semble lever tous les doutes : c’est lui qui conduira les destinées du pays jusqu’au bout de la Transition. D’où l’intérêt de sa noble démarche de composer avec l’ensemble des Maliens afin de bloquer, le moment venu, toutes les velléités déstabilisatrices et destructrices de la communauté internationale, y compris la CEDEAO.
En organisant ce genre de concertations, il garantit de gagner le pari du consensus.
Plusieurs partis, associations, organismes et organisations ayant officiellement condamné la situation (du bout des lèvres) veulent en ce moment s’associer au colonel Goïta, sans doute très prochain président officiel de la Transition.