Une dizaine de chefs d’Etat ouest-africains, réunis lors d’un sommet régional extraordinaire, ont décidé dimanche de suspendre le Mali de leurs institutions communes en réponse au récent double putsch des militaires maliens et appellent à la nomination immédiate d’un Premier ministre issu de la société civile.
Les chefs d’État et de gouvernement de la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) réunis lors d’un sommet régional extraordinaire, ont décidé, dimanche 30 mai, de suspendre le Mali de leurs institutions communes en réponse au récent double putsch des militaires maliens.
Les dirigeants ouest-africains ont également rappelé l’urgence pour les autorités maliennes de nommer un nouveau Premier ministre civil par intérim.
Dans un communiqué publié dimanche, le bloc a demandé que la junte malienne se tienne à son engagement d’organiser une élection présidentielle en février prochain, après une période de transition de 18 mois.
“Après de longues discussions, les chefs d’Etat et de gouvernement ont décidé de suspendre le Mali des institutions de la Cédéao (Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest)” et “appellent à la nomination immédiate d’un Premier ministre issu de la société civile”, selon le communiqué publié à l’issue de leur rencontre.
Appel à la nomination immédiate d’un Premier ministre civil
Peu avant la publication du communiqué, la ministre ghanéenne des Affaires étrangères, Shirley Ayorkor Botchway, avait annoncé la suspension de la participation du Mali à l’organisation régionale. “La suspension de la Cédéao prend effet immédiatement jusqu’à la date limite de fin février 2022, date à laquelle ils sont censés passer le relais à un gouvernement démocratiquement élu”, a déclaré Shirley Ayorkor Botchwey.
“L’une des décisions des chefs d’État est de veiller à ce que dans les prochains jours un Premier ministre civil soit mis en place pour former le prochain gouvernement”, a-t-elle ajouté.
Les pays de l’organisation avaient ordonné la fermeture des frontières terrestres avec le Mali après le coup d’Etat l’an dernier, provoquant une chute de 30% des importations du pays, avant que les sanctions ne soient levées en octobre.
Dans un entretien publié le même jour par le Journal du dimanche, le président Emmanuel Macron avait de son côté brandi la menace d’un retrait des 5 100 soldats français de l’opération Barkhane, déclarant ne pas vouloir rester “aux côtés d’un pays où il n’y a plus de légitimité démocratique ni de transition”.