Le point de non- retour est consommé entre le chef de la junte, Assimi Goita et le président de la transition, Bah N’Daw, ce mercredi 26 mai 2021.
En effet, la composition du gouvernement Moctar Ouane II, le lundi 24 mai, a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
Depuis quelques mois la crise couvait: le vice-président est de plus en plus écarté. Il n’est ni informé ni consulté sur les grands dossiers et nominations dans la haute administration, comme c’était le cas auparavant.
Récemment, son protégé de ministre des Finances, Alhousseïni Sanou, a failli démissionner, n’eût été son intervention, parce que les directeurs du PMU, du Trésor, des Marchés publics, du Budget, ont été nommés à son insu. C’est bien dans la salle du Conseil des ministres qu’il a découvert les dossiers y afférents.
S’y ajoute la planification de l’arrestation des membres de la junte, par le biais du patron de la sécurité d’Etat, Kassoum Goita, activement recherché en ce moment.
C’est bien ce plan machiavélique d’arrestations, soutenu par le retrait du Gouvernement du ministres de la Défense, Sadio Camara et celui de la Sécurité, Modibo Koné, tous deux membres influents de la junte, au profit des proches du Président Bah N’Daw, qui a précipité les événements.
En clair, c’est l’histoire de l’arroseur arrosé.
Le Président de la transition, son Premier ministre, et les officiers soupçonnés dans la cabale sont mis aux arrêts. Avant que les deux premiers ne soient démis de leurs fonctions et de démissionner par la suite.
Qui pour remplacer Bah N’Daw?
A notre avis, nous pensons que la situation actuelle du pays mérite que le vice-président, Assimi Goita, assume la plus haute charge de l’État. Il est le mieux indiqué pour être le chef de la transition parce qu’il est l’homme fort du Mali.
Le pouvoir ne se partage pas. Il doit assumer cette responsabilité, en cherchant un très bon Premier ministre, pour former une équipe inclusive.
Toutes tentatives pour éloigner Goita du pouvoir seront vaines.
La Communauté internationale doit être pragmatique, parce que les principes et valeurs ont été foulés au pied depuis longtemps. Le cas du Tchad est suffisamment édifiant.
En tentant de désigner un civil comme chef de transition, on va retourner à la case départ. Celui-ci n’aura pas les coudées franches vis-à-vis de la junte. Celle-là sera toujours là pour essayer d’influer la marche du pays. Le cas contraire, bonjour le coup d’Etat.
Donc, pour éviter ce scénario hautement préjudiciable à la démocratie et au développement du pays, il est préférable que Assimi Goita garde le pouvoir, qu’il l’exerce avec les civils dans la plus grande transparence et dans le délai imparti à la transition.
Le Mali cherche encore le tunnel pour prétendre en arriver au bout. Hélas !