Crise humanitaire en Éthiopie: les États-Unis et l’UE mettent un coup de pression

Crise humanitaire en Éthiopie: les États-Unis et l’UE mettent un coup de pression

L’envoyé spécial du président américain dans la Corne de l’Afrique dénonce le double langage des Éthiopiens et des Érythréens engagés dans la guerre dans le Tigré. Il se dit déterminé à travailler à un cessez-le-feu. De son côté, l’Union européenne dénonce le détournement de l’aide humanitaire et menace ceux qui en sont responsables. C’est dans ce climat diplomatique de plus en plus tendu entre les États-Unis, l’Europe et l’Éthiopie que le Sénat américain auditionne Jeffrey Feltman ce lundi 17 mai.

L’audition de Jeffrey Feltman, ce lundi soir à Washington, est l’occasion pour le Congrès de pousser l’administration Biden à passer à l’action. Des élus démocrates et républicains se sont d’ailleurs entendus pour demander des sanctions contre les Éthiopiens et les Érythréens responsables des crimes documentés dans le Tigré.

Vendredi, au terme de sa mission, l’envoyé spécial de Joe Biden avait d’ailleurs prévenu. Il avait dit sa « préoccupation devant la polarisation politique et ethnique croissante dans tout le pays », qualifié « d’inacceptables » les atrocités commises sur le terrain, ainsi que l’ampleur de la crise humanitaire. Le Département d’État pour sa part avait qualifié l’instrumentalisation de l’aide aux Tigréens de « répréhensible » et appelé l’Éthiopie comme l’Érythrée à « stopper » ces pratiques.
Violation du droit international pour l’UE

Du côté européen, le ton n’est pas plus arrangeant. Vendredi également, l’Union européenne avait déclaré que le blocus de l’aide humanitaire par les forces militaires « entravaient gravement la capacité à atteindre les zones rurales, où la crise est à son pire niveau ».

Or, « l’utilisation de l’aide comme arme de guerre est une violation grave du droit international », avaient écrit le Haut Représentant pour les Affaires extérieures, Josep Borrel, et le Commissaire à la Gestion des crises, Janez Lenarčič. Tous deux avaient mis en garde les responsables qu’ils seront « tenus de rendre des comptes ».