Ce dimanche, l’armée tchadienne a paradé victorieusement à N’Djamena, annonçant avoir vaincu le FACT, responsable de la mort du président Idriss Déby Itno. Mais de nombreuses inquiétudes demeurent concernant l’apaisement des tensions sécuritaires et politiques dans le pays.
L’armée tchadienne a annoncé le dimanche 9 mai, la fin des combats contre le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT). Selon les responsables militaires, le groupe rebelle a été vaincu et plusieurs de ses combattants ont été capturés.
« Tout est fini, le territoire national est sécurisé […] Le retour triomphant de l’armée dans les casernes aujourd’hui marque la fin des opérations et la victoire du Tchad ». Et d’ajouter : « nous avons nettoyé les lieux, et il n’y a plus rien maintenant. La situation est revenue à la normale », a déclaré Abakar Abdelkerim Daoud, chef d’état-major de l’armée tchadienne.
Cette annonce intervient après plusieurs semaines de combats meurtriers contre le groupe rebelle mené par Mahamat Mahdi Ali. Celui-ci avait démarré depuis le 11 avril 2021 une offensive contre la capitale tchadienne N’Djamena, qui a coûté la vie au président de la République Idriss Déby Itno.
Ayant pris la tête du pays, l’armée tchadienne représentée par un Conseil militaire de transition (CMT) dirigé par Mahamat Idriss Déby, fils de l’ancien président, a refusé toute négociation avec les rebelles du FACT, appelant ses alliés à collaborer pour vaincre cet ennemi. Face à cette attitude, le groupe avait lui aussi annoncé être prêt à reprendre les armes après le bref cessez-le-feu observé lors des funérailles du maréchal Déby Itno.
Faut-il le rappeler, ce n’est pas la première fois que l’armée tchadienne annonce avoir vaincu les rebelles du FACT. Le lundi 19 avril, l’ancien ministre de la Communication, Cherif Mahamat Zene, avait déjà indiqué que « l’aventure des mercenaires en provenance de la Libye a pris fin ». Une déclaration suivie le lendemain par l’annonce de la mort du président Déby Itno. Ainsi, pour plusieurs observateurs, il faudra effectivement constater une cessation des combats sur le terrain, avant de conclure définitivement à un arrêt des hostilités.
Déjà, selon plusieurs sources médiatiques, le FACT a déclaré ne pas être informé d’une fin des combats contre l’armée. Et lorsqu’on sait que les attaques rebelles se sont multipliées contre le pouvoir d’Idriss Déby Itno ces dernières années, rien n’indique qu’une capitulation du Front mettra définitivement un terme à la véritable hydre que représentent les groupes armés tchadiens basés en Libye.
Une menace d’autant plus sérieuse que la prise du pouvoir par Mahamat Idriss Déby, quoiqu’annoncée comme temporaire, jusqu’à l’organisation d’élections libres et transparentes dans 18 mois est déjà vivement contestée à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.