Luboya Nkashama Johnny à la tête de l’Ituri, Constant Ndima Kongba au Nord-Kivu. Le profil et le parcours des deux lieutenants généraux chargés d’appliquer les mesures d’exception dans les deux provinces de l’Est, qui partagent tous deux un passé d’ancien rebelles, soulève de nombreuses questions.
Ils sont désormais les deux visages de la nouvelle stratégie de Félix Tshisekedi dans l’Est, celle par laquelle il entend répondre au « cri de détresse » des populations de ces régions, soumises aux exactions de groupes armés.
Les lieutenants généraux Luboya Nkashama Johnny et Constant Ndima Kongba, nommés respectivement gouverneurs militaires de l’Ituri et du Nord-Kivu, prennent leurs fonctions dans un contexte tendu, alors que de nombreuses voix au sein de la société civile se sont fait entendre pour dire leurs craintes quant aux risques de confier l’administration de ces territoires déjà fortement éprouvés aux seuls militaires.
« Stratégie du choc »
Depuis le 6 mai, ces deux provinces sont en effet officiellement en état de siège, pour une période de trente jours renouvelable. Leurs gouverneurs civils ont été suspendus, tout comme les juridictions civiles, remplacées par des cours militaires.
L’objectif de cet état d’exception est clair : contrer les groupes armés qui sévissent dans la région, dont le nombre est estimé à pas moins de 122, selon le décompte du Baromètre sécuritaire du Kivu (KST). Fer de lance de cette « stratégie du choc », les lieutenants généraux Luboya Nkashama Johnny et Constant Ndima Kongba sont loin d’être des inconnus dans la région.