Tension diplomatique entre le Maroc et l’Allemagne

Tension diplomatique entre le Maroc et l’Allemagne

Le Maroc a rappelé ce jeudi son ambassadrice à Berlin, il dénonce des « actes hostiles » de la part de l’Allemagne envers le royaume chérifien. Une complication supplémentaire dans les relations diplomatiques entre les deux pays, en crise depuis le mois de mars dernier. Le Maroc avait « suspendu tout contact » avec l’ambassade allemande à Rabat, pour des « malentendus profonds » sur différents dossiers.

Ce jeudi, le ministère marocain des Affaires étrangères est sorti de son silence pour expliquer les raisons de la brouille avec Berlin. Le ton du communiqué est très fort ; il indique le niveau de tension entre les deux pays. Selon Rabat, l’Allemagne a accumulé les positions hostiles et les « actions attentatoires » à l’égard des intérêts supérieurs du royaume ce qui a provoqué le rappel de l’ambassadrice à Berlin « pour consultation ».

Le Maroc dénonce en premier lieu, la position de l’Allemagne vis-à-vis de la question du Sahara occidental : « une attitude négative », note le communiqué. Il dénonce également un « activisme antagonique » suite à la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur ce territoire disputé par l’ex-président américain Donald Trump. Une reconnaissance qui eu lieu en décembre 2020 un peu plus d’un mois avant le départ du pouvoir de ce dernier.

Le ministère marocain des Affaires étrangères déplore aussi « l’acharnement continu » de l’Allemagne à combattre le rôle régional du Maroc, notamment dans le dossier libyen. Rabat, qui n’avait pas été invité à la conférence de Berlin sur l’avenir de la Libye en janvier 2020, n’a jamais pardonné à l’Allemagne cette décision.

Enfin, Rabat accuse Berlin, de « complicité à l’égard d’un ex-condamné pour actes terroristes » et de lui avoir divulgué des informations sensibles provenant des renseignements marocains et communiqués à leurs homologues allemands. Officiellement, le nom de ce ressortissant germano-marocain, n’a pas été révélé, mais il s’agit de Mohamed Hajib, condamné en 2010 au Maroc à dix ans de réclusion pour « terrorisme », une sentence ramenée à cinq ans début 2012, et qui publie régulièrement des critiques à l’égard du Maroc sur les réseaux sociaux.

L’Allemagne dit n’avoir pas été informée au préalable de cette décision et n’a pas compris les accusations contenues dans ce communiqué. Elle a demandé « des explications » à la partie marocaine.