Les travaux de restitution sur la réorganisation administrative et territoriale ont pris fin ce vendredi 30 avril 2021. Ils se sont déroulés à Bamako et dans les régions. Durant les 2 jours de session, les chefs de quartiers, les autorités communales et les leaders traditionnels ont échangé sur la nouvelle organisation du territoire à mettre en place afin de parvenir à un document définitif et consensuel. Les participants ont formulé certaines recommandations dont la restitution est prévue très prochainement.
A Bamako, les participants ont souhaité faire de la capitale une collectivité unique. Ils demandent de transformer les communes en arrondissements. Selon la commission, ce changement donnera la possibilité au gouverneur et aux autres élus communaux de transférer certaines de leurs attributions au maire du district de Bamako. Dans ce document de base, Bamako est repartie entre 6 arrondissements qui seront à la fois des circonscriptions administratives et des collectivités territoriales. A ces propositions vont s’ajouter les recommandations issues des travaux dans les régions. Objectif selon les organisateurs : parvenir à un document sur la réorganisation territoriale.
Alors que cet atelier était en cours, un document présenté comme projet de découpage administratif et territorial a suscité des débats cette semaine. Pour la coordination des mouvements de l’azawad CMA, ce projet est une décision unilatérale du gouvernement. Elle dit rejeter ce document et demande au gouvernement l’ouverture des concertations sur le projet. La plateforme ainsi que le collectif des jeunes de Gao et de Gourma-Rharours exigent également aux autorités de surseoir à cette opération.
Cependant, le ministère de l’administration territoriale affirme qu’il n’a, pour le moment, élaboré aucun document portant découpage administratif national.
Est-il opportun de procéder à une réorganisation territoriale alors que l’État ne contrôle pas tout le territoire ? Pour l’expert en décentralisation Ibrahima Sylla, « le découpage administratif et territorial est du ressort du gouvernement. Il le fait selon ses moyens et besoins du moment ». Selon lui, l’insécurité et les élections pourraient être des raisons qui motivent le réaménagement du territoire. Toutefois, il affirme que le dialogue doit prévaloir à la mise en œuvre de ce projet.