La junte militaire au pouvoir au Tchad a refusé, dimanche, d’entamer des négociations avec les rebelles du Front pour l’alternance et la concorde (FACT). Ce groupe mène depuis deux semaines une offensive contre le régime et est accusé d’être responsables de la mort du maréchal Idriss Déby.
La junte militaire au pouvoir au Tchad a annoncé, dimanche 25 avril, son refus de négocier avec les rebelles qui mènent depuis deux semaines une offensive contre le régime et sont accusés par l’armée d’avoir tué le chef de l’État Idriss Déby Itno.
Dans une déclaration à la télévision d’État Télé Tchad, le porte-parole du Conseil militaire de transition (CMT), Azem Bermandoa Agouna, a annoncé les intentions des militaires de mater la rébellion.
Samedi 24 avril, le chef des rebelles avaient affirmé qu’ils étaient “disponibles à observer un cessez-le-feu” et s’est dit en faveur d’une solution politique.
“L’heure n’est ni à la médiation, ni à la négociation avec des hors-la-loi”, a déclaré Azem Bermandoa Agouna, dans un communiqué lu à la télévision nationale.
Appel au Niger à “coopérer”
Dans ce même communiqué, la junte a par ailleurs appelé le Niger à “coopérer” pour capturer le chef du FACT, Mahamat Mahadi Ali.
“Le Tchad en appelle à la coopération et à la solidarité du Niger (…) en vue de faciliter la capture et la mise à disposition de la justice de ces criminels de guerre”, a poursuivi Azem Bermandoa Agouna, accusant Mahamat Mahadi Ali d’avoir fui au Niger, ce que ce dernier dément.
Joint au téléphone par l’AFP, M. Mahadi Ali a affirmé, pour sa part, qu’il se trouvait toujours au Tchad, dans la province du Kanem, région frontalière du Niger, à environ 400 km au nord de N’Djamena.
Mahamat Idriss Déby, nouvel homme fort du Tchad
Les insurgés du FACT, un groupe formé en 2016 par des officiers militaires dissidents, ont pénétré le 11 avril dans le nord du Tchad depuis leur base en Libye et avancé vers le Sud. Ils se trouvaient la semaine dernière à 200-300 kilomètres au nord de N’Djamena, avant d’être repoussés par les forces tchadiennes et de déclarer une trêve pour les funérailles.
Lundi 19 avril, l’armée tchadienne avait assuré avoir “détruit” la colonne de rebelles et tué 300 combattants. Le lendemain, le porte-parole de l’armée annonçait qu’Idriss Déby, qui menait le troisième pays le moins développé du monde d’une main de fer depuis 30 ans, était mort des suites de blessures au front dans le nord contre des rebelles.
Son fils, Mahamat Idriss Déby, est depuis le nouvel homme fort du Tchad, entouré de quatorze des plus fidèles généraux de son père. Il dispose des pleins pouvoirs mais a promis de nouvelles institutions après des élections “libres et démocratiques” dans un an et demi.