Des délégations militaires des deux camps rivaux libyens ont entamé lundi 2 novembre des discussions à Ghadamès, dans le sud-ouest de la Libye, sur l’application du récent accord de cessez-le-feu, réalisant d’ores et déjà « beaucoup de progrès », s’est félicitée l’ONU.
C’est la première fois qu’une session de la commission militaire conjointe se tient en Libye, pays englué dans une crise inextricable depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi.
« Beaucoup de progrès ont été réalisés aujourd’hui » au premier jour des pourparlers, s’est félicitée la cheffe par intérim de la Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul), Stephanie Williams, qui chapeaute la rencontre. « Le courage et la détermination (…) de ces officiers sont ce dont votre classe politique a besoin », a-t-elle lancé en conférence de presse. « Il ne s’agit plus du comité 5+5 maintenant, on peut désormais parler d’un “comité des dix” », s’est réjouie Mme Williams.
« Les officiers ont assumé leurs responsabilités. Nous verrons si les participants au dialogue politique à Tunis (…) feront preuve du même niveau de patriotisme, de détermination et de courage », a-t-elle précisé. A partir du 9 novembre, un forum du dialogue politique réunira en Tunisie des personnalités libyennes de tous bords en vue d’un règlement en Libye.
Deux pouvoirs rivaux
Ce pays d’Afrique du Nord est déchiré entre deux pouvoirs rivaux : le Gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par l’ONU et basé à Tripoli, et le camp du maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’est soutenu par une partie du Parlement élu et son président, Aguila Saleh.
Les pourparlers de Ghadamès interviennent après des réunions à Genève ayant débouché sur la signature, le 23 octobre, sous l’égide de l’ONU, d’un accord de cessez-le-feu permanent avec « effet immédiat ».
La commission, composée de cinq responsables militaires de chacun des deux camps, doit discuter jusqu’au 4 novembre de « l’application de l’accord de cessez-le-feu, notamment par la création de sous-comités et la mise en place d’un mécanisme de suivi et de vérification », selon l’ONU. Mardi, l’émissaire onusienne doit annoncer les détails de la mise en œuvre de l’accord de cessez-le-feu.
Située à l’intersection des frontières avec l’Algérie et la Tunisie, Ghadamès, importante oasis du Fezzan, est considérée comme préservée de l’influence des cercles de pouvoir des deux autres provinces historiques, la Tripolitaine dans l’ouest et la Cyrénaïque dans l’est.