Calme précaire dans le cercle de Koro, où deux villages ont été victimes d’attaques meurtrières par des hommes armés non identifiés. A Yoro et Gangafani 2, la vie tourne au ralenti après les événements de lundi. Ce mardi, de nouvelles attaques ont été enregistrées dans la région. Les populations vivent dans la psychose d’éventuelles attaques. Au Burkina voisin, c’est un déplacement massif des populations qui fuient leurs localités respectives.
Dans un communiqué diffusé ce mardi, le gouvernement a attribué ces attaques aux groupes terroristes. Le document précise qu’un détachement militaire a été dépêché sur les lieux. Les autorités maliennes ont annoncé l’ouverture des enquêtes pour « traquer et punir » les auteurs de ces « actes ignobles et barbares ».
Après l’attaque de Yoro et de Gangafani, d’autres ont été enregistrées ce mardi dans le même cercle de Koro.
Dans la commune de Bamba, des hommes armés non identifiés ont tué quatre personnes. Des bétails ont également été emportés, nous explique un élu communal. Des sources locales ont rapporté qu’à la vieille, des assaillants ont attaqué également le village de Bih dans la commune de Koro et incendié l’ancien bureau de la police nationale. Les mêmes sources expliquent que des menaces ont été proférées contre la population locale.
Depuis le début de cette année 2019, plus de 400 personnes ont été tuées au Centre du Mali. 160 à Ogossagou, 35 à Sobanou, 37 à Koulongo, 15 à Hèrèmakono et Bambara, 38 à Ganagafani et Yoro, sans oublier d’autres attaques et assassinats ciblés. Ces tueries se multiplient alors que dans quelques jours le mandat de la Minusma devrait être officiellement renouvelé. A Mopti la Mission de l’ONU au Mali compte aujourd’hui plus de 1000 casques bleus.
« La réponse militaire à elle seule, ne pourra pas mettre fin à cette insécurité au centre du pays » estiment certains spécialistes des questions sécuritaires. Selon eux, la méfiance entre les populations, les forces défenses et le début de l’hivernage contribuent à renforcer cette recrudescence d’insécurité. L’une des réponses, selon ces spécialistes, devrait être la présence effective de l’État dans ces localités. Cette présence doit être soutenue par des campagnes militaires, explique selon eux.