Après l’attaque meurtrière de lundi contre le village de Sobane Da, dans la région de Mopti au centre du Mali, par des hommes armés non identifiés, il est difficile de donner encore un bilan précis, même provisoire, au moment où le Premier ministre malien est arrivé sur le lieu ce mardi.
Le communiqué publié lundi dans la journée par le gouvernement du Mali fait état de 95 personnes tuées. Mais, dans la soirée, le gouverneur de la région de Mopti a revu ce bilan à la baisse dans son intervention au journal de la télévision nationale (ORTM). Selon lui, le bilan provisoire est de 35 morts.
Pendant ce temps, des sources indépendantes font état de plus de 100 morts (entre 100 et 120 morts), 38 blessés, 19 portés disparus. Sans compter des maisons incendiées et des animaux calcinés.
Et selon un correspondant de la radio proximité « Studio Tamani », 108 rescapés ont été retrouvés lundi au cours des recherches après ce massacre. « Ils sont logés actuellement à l’école de Koundou », a affirmé le maire de Sanghan, cité par cette station radio.
C’est dans cette atmosphère de polémique que le Premier ministre Dr Boubou Cissé s’est rendu sur le lieu de la tragédie, en compagnie de membres de son gouvernement et du chef d’état-major général des armées du Mali.
Selon le ministre malien de la Communication et porte-parole du gouvernement, M. Yaya Sangaré, le président de la République doit se rendre dans les prochains jours sur le lieu du massacre de Sobane Da.
Actuellement en Suisse pour le centenaire de l’Organisation internationale du travail, Ibrahim Boubacar Kéita a décidé d’écourter son séjour.
Dans une intervention à la télévision nationale, il a condamné cette attaque meurtrière en appelant à des « retrouvailles entre les Maliens. Ce n’est pas à un cycle de vengeance, de vendetta, que ce pays doit être conduit ».
« J’en appelle au sens de responsabilité et de citoyenneté, de chacune et chacun, pour ne pas tomber dans l’amalgame encore moins dans la vindicte », a souhaité le chef de l’Etat malien depuis Genève, en Suisse.
Il a demandé au gouvernement de prendre toutes les « dispositions idoines en vue de poursuivre, arrêter et traduire devant toutes les juridictions compétentes les auteurs de cette infamie ».