La banque française BNP Paribas fait l’objet d’une procédure collective lancée par vingt-et-un réfugiés soudanais l’accusant d’avoir renforcé les exactions du régime entre 1997 et 2007, en traitant plusieurs milliers de ses opérations bancaires via ses bureaux new-yorkais.
Accusée depuis 2016 d’avoir été la principale banque du régime soudanais entre 1997 et 2007, BNP Paribas devra répondre de ses agissements face à un tribunal new-yorkais, après l’acceptation d’une plainte collective déposée par vingt-et-un réfugiés soudanais vivant désormais aux États-Unis.
Assassinats, viols de masse, tortures et infections au VIH délibérées… Les plaignants estiment que les exactions commises par le régime d’Omar el-Bechir, durant la guerre civile qui a déchiré le sud du pays, ont été soutenues par les milliers de transaction bancaires traitées par BNP Paribas, depuis ses bureaux new-yorkais, alors même que le pays avait décrété un embargo contre le Soudan dès 1997.
En mars 2018, cette plainte avait d’abord été rejetée par la juge américaine du district Alison Nathan, qui avait déclaré qu’elle ne pouvait examiner la validité des actions officielles du Soudan et déterminer si la responsabilité de BNP Paribas devait être engagée. La plainte collective a finalement été acceptée par la cour d’appel de Manhattan le 22 mai.
Cette décision intervient cinq ans après que le groupe bancaire a accepté de s’acquitter d’une amende record de 8,97 milliards de dollars (8 milliards d’euros) et de plaider coupable de deux chefs d’accusation dans le cadre d’un accord avec les autorités américaines. Ces dernières lui reprochaient d’avoir contourné pendant plusieurs années des règles d’embargo s’appliquant aux au Soudan, à Cuba et en Iran.