La vaste opération anti-terroriste menée depuis début mars dans l’est du Burkina Faso a des répercussions sur les pays voisins. Notamment le Togo. Ouagadougou avait d’ailleurs informé Lomé du risque de voir de présumés jihadistes se replier sur le territoire togolais. Et on vient de l’apprendre, début avril, les forces de sécurité togolaises ont arrêté plus d’une vingtaine de jihadistes en provenance du Burkina Faso.
Selon des sources régionales concordantes, « plus d’une vingtaine de présumés jihadistes ont été interpellés » au Togo et renvoyés au Burkina Faso il y a « une quinzaine de jours ». « Des hommes à moto, parmi lesquels se trouvaient des mineurs », précisent ces mêmes sources qui ajoutent que « certains étaient armés et en possession de sommes d’argent importantes ».
Ce n’est pas la première fois que de présumés jihadistes sont arrêtés sur le sol togolais, assure une source à Lomé. C’est, en revanche, « la première fois qu’ils sont aussi nombreux ».
Depuis les attaques armées d’al-Qaïda au Maghreb islamique visant la zone touristique de Grand-Bassam en Côte d’Ivoire (attaque qui avait fait 19 morts en mars 2016), le Togo est sur le qui-vive.
« Le danger est à nos portes », confirme un membre du gouvernement togolais qui assure que tout un dispositif sécuritaire a été mis en place. Depuis l’assassinat d’un prêtre espagnol mi-février côté burkinabè, la présence militaire a notamment été renforcée dans le nord du Togo. Avec « une coopération transfrontalière importante » et une attention portée sur la présence d’éventuels réseaux jihadistes dormants.