Un mois après le massacre de 160 habitants d’un village peul imputé à des chasseurs dogons, le traumatisme de l’attaque reste vif pour les rescapés. Rassemblés dans des camps de fortune, certains d’entre eux témoignent pour France 24.
Un mois après l’attaque du village peul d’Ogossagou, au centre du Mali, perpétrée le 23 mars, le traumatisme est intact chez les rescapés. Interrogés par France 24, des survivants rassemblés dans un camp de fortune racontent l’horreur à laquelle ils ont survécu. « Seuls ceux qui pouvaient courir, qui étaient valides comme moi ont réussi à s’enfuir et ont survécu aux attaques, se souvient un homme assis sur sa natte. Tous les autres, vieillards, enfants, femmes ont été tués. Certains ont été égorgés, d’autres ont été éventrés. »
En fuyant leur village, les rescapés ont tout perdu et n’ont plus à cœur de retrouver leur village. « Quand tu vois que tous les membres de ta famille ont été brûlés, les corps de tes parents ou enfants calcinés, est-ce que tu peux encore rester ?, s’interroge un autre survivant au massacre. Tu ne peux que fuir et partir. Nous n’avons plus notre place là-bas, c’est la raison pour laquelle nous sommes partis. »
L’attaque du village peul d’Ogossagou (centre), le 23 mars, a été imputée à des chasseurs dogons et le gouvernement a prononcé le 24 mars la dissolution de l’association de chasseurs « Dan Nan Ambassagou », qui a démenti toute implication dans la tuerie.