Dans son audience du mardi 23 avril 2019, la cour d’assises de Bamako s’est statuée sur le dossier de l’accusé Hassoumai Diallo, né vers 1996 à Boulkabou, région de Talaberi au Niger. Il s’agit du fils d’Aly et de Hadidja Diallo aussi élève coranique célibataire et domicilié audit endroit de naissance.
En l’occurrence, l’incriminé était poursuivi pour «complicité d’actes terroristes et d’association de malfaiteurs ». Suite au délibéré des juges en charge du dossier, l’accusé a été condamné à 10 ans de réclusion et 2 millions d’amendes.
Le 3 octobre 2017, deux véhicules pick-up avec à bord des hommes armés étaient signalés comme suspects et contenant des matériels nécessaires pour la fabrication des engins explosifs improvisés et des armes destinées à ouvrir le feu sur les forces de barkhane au nord du Mali. Connaissant bien cela, la force barkhane a donc dépêché des éléments sur le terrain qui, dès leur arrivée sur le lieu indiqué, ont été pris par certains tireurs embusqués des groupes terroristes.
Des échanges de tirs ont donc eu lieu entre les deux camps. Grâce à l’appui aérien de deux hélicoptères, les éléments de la barkhane sont parvenus à saisir une importante quantité de matériels destinés à la fabrication des engins explosifs improvisés, des armes de guerre.
Ils ont également pu capturer deux parmi les assaillants à savoir Amadou Alou, âgé de 15 ans qui a été mis à la disposition de la direction nationale de la protection de l’enfance, et le nommé Hassoumai Diallo qui, interpellé, disait qu’il était à bord du véhicule transportant des matériels indiqués avec un certain Djibroula.
Suivant les propos de l’inculpé Hassoumai, ce dernier reconnait avoir été appréhendé suite à des échanges de coups de feu en plein désert avec les éléments de la force barkhane en précisant n’avoir jamais fait partie de ceux qui combattaient les forces françaises. Tenu à la barre de la cour d’assises, Hassoumai a toujours nié les faits de « complicité d’actes terroristes et d’associations des malfaiteurs » qui lui ont été reprochés. Par ailleurs, il élucide avoir toujours été animé dès l’enfance par l’apprentissage du coran.
D’où le motif de son départ du Niger, notamment son village natal (Boulkabou) pour le Mali afin d’apprendre voire d’approfondir ses expériences en matière de coran. À se fonder sur ses expressions, l’intéressé dit être pris en cours de la route par les éléments des deux pick-up lorsqu’il partait à pied à Gao. Il dit n’avoir constaté la présence de matériels explosifs et d’armes dans le véhicule pick-up dans lequel il se trouvait qu’à la nuit tombée où ils avaient fait sortir les tentes pour y passer la nuit dans une brousse.
En réponse au questionnaire des juges, Hassoumai explique n’avoir ni connu les terroristes qui lui ont pris sur le chemin ni tissé un quelconque lien avec eux. Argumentaires qui ont été brillamment soutenus par son avocat qui estimait à son tour que son client n’est nullement impliqué dans l’infraction qui lui est reprochée. De sa part, le magistrat debout a requis aux juges de reconnaitre les faits que tente de nier l’accusé Hassoumai. Suite au délibéré, les membres de la cour ont reconnu Hassoumai coupable de « complice d’actes terroristes et d’association de malfaiteurs » en lui reconnaissant les circonstances atténuantes. C’est suite à cela que l’inculpé a été condamné à 10 ans de réclusion ferme et 2 millions d’amendes.