Le président malien Ibrahim Boubacar Kéita a appelé samedi à Bamako les organisations musulmanes à tracer une ligne rouge entre l’islam et le terrorisme, lors de l’ouverture du 3e Congrès du Haut Conseil islamique du Mali (HCIM).
Evoquant « l’islam intolérant et sectaire », il a dénoncé cette mauvaise compréhension de cette religion qui « crée l’insécurité, la désolation et hélas trop souvent la mort ».
Le chef de l’Etat malien a également plaidé pour que les musulmans du Mali condamnent d’une « voix unanime » et agissent « d’un même élan » contre la déviation que constitue l’islam intolérant. « Faisons-le au plus vite, car nos populations vivent sous le joug du terrorisme, nos forains et nos militaires sautent sur les mines, nos ethnies vivant jadis dans la cordialité commencent à se livrer à la guerre », a-t-il alerté.
« La réponse sécuritaire est indispensable et l’Etat ne se dérobera pas », a déclaré Kéita, soulignant que le Haut Conseil islamique du Mali, conformément à sa vocation, « peut prendre les devants et la parole au profit de l’islam, dans l’intérêt des musulmans que le pouvoir des fusils désoriente de plus en plus ».
Le président Kéita a tendu la main au président sortant du HCI, Mahmoud Dicko qui a mobilisé les Maliens le 5 avril pour exiger le limogeage du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga ou la démission du chef de l’Etat lui-même.
Le 3e Congrès ordinaire du HCIM a pour thème « la réconciliation pour la paix ». Un nouveau bureau pour un mandat de cinq ans renouvelable sera élu lors de ce Congrès.