Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a fermement condamné lundi l’escalade de la violence autour de la capitale libyenne Tripoli et appelé à un arrêt immédiat des combats. L’Union européenne a également appelé le maréchal Khalifa Haftar à arrêter son offensive contre Tripoli.
« Le secrétaire général de l’ONU rappelle qu’il n’y a pas de solution militaire au conflit en Libye et appelle toutes les parties à engager immédiatement le dialogue afin de trouver une solution politique », écrit dans un communiqué Stephane Dujarric, porte-parole du chef de l’ONU.
L’émissaire de l’ONU en Libye, Ghassan Salamé, a, de son côté, condamné « l’attaque aérienne perpétrée aujourd’hui par un avion de l’ANL contre l’aéroport de Mitiga, le seul aéroport opérationnel de la capitale à être utilisé à des fins civiles ».
L’Union européenne a également réagi. La cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, appelé lundi le maréchal Khalifa Haftar à arrêter son offensive contre Tripoli et à revenir à la table des négociations pour éviter une guerre civile en Libye.
« J’ai appelé très fermement tous les dirigeants libyens, et en particulier Haftar, à arrêter toutes les opérations militaires et à revenir à la table des négociations sous l’égide de l’ONU », a-t-elle annoncé après une réunion avec les ministres des Affaires étrangères de l’UE au Luxembourg. « Nous n’avons pas adopté de conclusions, mais il y a eu un clair consensus pour appeler à arrêter toutes les opérations militaires en Libye », a-t-elle précisé.
Éviter une escalade militaire
Federica Mogherini a ensuite expliqué que l’appel était essentiellement adressé à l’homme fort de l’est libyen. « Qui a lancé une offensive sinon Haftar? » a-t-elle souligné. « Les États membres se sont montrés extrêmement unis », a-t-elle affirmé.
« Il y a eu par le passé des divisions et des points de vue différents », a reconnu la cheffe de la diplomatie européenne, « mais cette fois-ci tous les Etats membres ont compris la nécessité pour l’UE de se montrer unie lorsque les acteurs régionaux se montrent moins convaincus de soutenir le processus des Nations unies ».
« Nous devons éviter une escalade militaire qui risque de déboucher sur une guerre civile », a insisté Federica Mogherini. « Il est absolument essentiel que le processus reste entre les mains des Nations unies et de personne d’autre ».
L’homme fort de l’est libyen, Khalifa Haftar, poursuivait lundi son offensive vers Tripoli au prix de violents combats avec ses rivaux du Gouvernement d’union nationale, qui ont provoqué des dizaines de morts depuis jeudi et déplacé plus de 2800 personnes. Cette offensive compromet la tenue d’une conférence nationale organisée sous l’égide de l’ONU à Ghadamès, dans le sud-ouest du pays.
L’émissaire de l’ONU pour la Libye, Ghassan Salamé, a assuré samedi que cette conférence était maintenue aux dates prévues, du 14 au 16 avril, sauf en cas de « circonstances majeures ». Lundi après-midi, le trafic aérien à Tripoli a été suspendu après la frappe aérienne qui a visé l’aéroport de Mitiga, le seul en fonctionnement dans la capitale libyenne.