Washington continue de pilonner les terroristes somaliens shebabs. Cette semaine, les drones américains ont visé par trois fois les islamistes, tuants 13 d’entre eux. Depuis le début de l’année, 28 frappes ont été menées par Africom, le commandement militaire américain en Afrique. Si la tendance continue, le nombre de bombardements pourrait tripler par rapport à 2018, année déjà record.
Selon les Américains, 326 shebabs ont été tués l’an dernier. Pour 2019, ce chiffre a déjà atteint 230 shebabs tués rien que pour les mois de janvier et février. Cette intensification a surtout commencé il y a deux ans, lorsque Donald Trump a signé une directive désignant plusieurs régions somaliennes comme des secteurs d’« hostilité active ». Ce statut a entraîné un assouplissement des procédures nécessaires avant de déclencher une frappe.
Selon le Wall Street Journal, le président américain aurait, à la même époque, donné l’autorisation à la CIA de lancer ses propres attaques de drones. S’ajoute la baisse des efforts américains en Syrie et Afghanistan, qui pourrait avoir apporté plus de moyens aux opérations en Somalie.
Sur le terrain, les bombardements aident l’armée somalienne à récupérer des informations sur les corps des terroristes, mais aussi à grignoter du territoire, en construisant des avant-postes en zone conquise.
Crise humanitaire aggravée
Reste que cette stratégie a sa part d’ombre. Les shebabs affirment que de nombreux civils sont tués par les drones, sans que ce soit prouvé. Les bombardements aggravent aussi la crise humanitaire, avec des milliers de déplacés supplémentaires fuyant les drones américains.
Devant le Sénat, le général Thomas Waldhauser, chef d’Africom, a concédé que l’impact des frappes aériennes sur les shebabs n’était pas clair. Néanmoins, Washington ne devrait pas changer sa ligne. « Les coupures budgétaires sur le continent ne modifieront pas ce que l’armée fait en Somalie », a promis l’officier.