Première conférence de presse pour le nouveau Premier ministre algérien. Noureddine Bedoui s’est principalement contenté de rappeler les principales réformes annoncées la veille à la radio nationale par le vice-Premier ministre Ramtane Lamamra, laissant sur leur faim les journalistes présents.
« Quel est l’intérêt de cette conférence ? Vous ne répondez même pas réellement aux questions ? », lance un journaliste à l’adresse du nouveau Premier ministre Noureddine Bedoui et de son vice-Premier ministre Ramtane Lamamra, lors de leur premier point de presse officiel, ce jeudi 14 mars au Centre international des conférences (CIC) d’Alger.
Pendant l’heure et demie qu’a duré la séance de questions/réponses, l’ex-ministre de l’Intérieur a réaffirmé les engagements détaillés mercredi par le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères. Présent à ses côtés, ce dernier n’est que très peu intervenu.
Un gouvernement de technocrates
Aucune nouvelle annonce de poids n’a été faite. Comme son vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, le chef du gouvernement a assuré qu’un « gouvernement de technocrates » sera formé, et que « l’opposition était invitée à en faire partie ». Il a précisé que son équipe sera communiquée d’ici la fin de la semaine, ou au maximum en début de semaine prochaine.
Aucun détail n’a été donné quant à la composition du gouvernement, ni sur les rendez-vous que les deux hommes ont pu avoir depuis leur prise de fonction
Aucun détail n’a été donné quant à la composition du gouvernement, ni sur les rendez-vous que les deux hommes ont pu avoir depuis leur prise de fonction. Interrogé sur la stratégie adoptée pour convaincre l’opposition de participer à la conférence nationale, Noureddine Bedoui a simplement répondu « qu’aucune partie de la sphère politique ne peut agir seule ».
Les lettres de Bouteflika sont « complémentaires »
Nourredine Bedoui a été questionné sur l’incohérence apparente entre la lettre de renoncement du président, dans laquelle il assure qu’ « il n’a jamais été question d’un cinquième mandat », alors qu’il avait auparavant déposé sa candidature et l’avait annoncé dans un message à la nation.
« Les deux lettres sont complémentaires. À travers elles, le président Bouteflika a répondu aux revendications du peuple », a-t-il expliqué, ajoutant que la deuxième « répondait à ceux qui doutaient de la tenue effective du processus électoral ».
« L’importance » des médias algériens
Interpellé sur le traitement médiatique des manifestations imposé aux chaînes publiques, le Premier ministre s’est voulu rassurant, insistant sur « l’importance » des médias algériens. Il a complimenté ces derniers à de nombreuses reprises, tout en esquivant les préoccupations sur la « censure » ou la suspension des revenus publicitaires pour certains médias privés ayant couvert les marches de protestation.
Toutes ces questions seront traitées par la conférence nationale. Nous allons bâtir ensemble les médias du futur de l’Algérie
« Toutes ces questions seront traitées par la conférence nationale. Nous allons bâtir ensemble les médias du futur de l’Algérie », a promis le responsable. Cette catégorie comprendra-t-elle la presse en ligne ? En effet, les dispositions du Code de l’information de 2012 ne s’appliquent pas aux journalistes numériques, dont certains se sont plaints de devoir suivre à distance la conférence du jour.
(Je ne suis pas à la conférence, je la regarde à la télé. La presse en ligne n'est pas reconnue)
— Hamdi (@HamdiBaala) March 14, 2019