Hier, jeudi 7 mars 2019, les responsables de la Coordination des Syndicats de la Police Nationale étaient face à la presse au Groupement mobile de sécurité (GMS) pour dénoncer « certains faits au sein de la police nationale» ou du moins la mauvaise condition de travail des policiers au Mali. Cette conférence de presse était animée par Jean Antoine Samaké, porte-parole de la Coordination des Syndicats de la Police Nationale, en présence des autres syndicalistes comme Aboubacar Keïta, Jozué Kamaté et bien d’autres. Le conférencier exige la résolution de 15 points de revendication dont la situation des Perdièms de l’élection présidentielle ; le rappel de la prime globale alimentaire de la dernière promotion des élèves sous-officiers de la police ; le dédommagement des policiers victimes des événements de Kidal ; la dotation complète de tous les policiers en arme individuelle et en tenue. A défaut de la satisfaction à 100% des doléances, la Coordination des Syndicats de la Police Nationale promet de tenir un sit-in le 18/ 03/ 2019 à 07h 00 à la DGPN (Direction générale de la police nationale) et pour le 19/03/ 2019 au Ministère de la Sécurité et de la Protection Civile.
« La Coordination des Syndicats de la Police Nationale composée de : SPN – SYNTADE, SPN-CSTM, SYNAPOL, SNOP, et APN, a l’honneur de venir par la présente vous informer de l’organisation d’un Sit-in prévu pour le 18/ 03/ 2019 à 07h 00 à la DGPN et pour le 19/03/ 2019 au Ministère de la Sécurité et de la Protection Civile. Tout en restant ouvert au dialogue, la Coordination des syndicats de la Police exige la résolution définitive sans délai de ses points de revendications », c’est la correspondance de la Coordination des Syndicats de la Police Nationale en date du 07 mars 2019 adressée à la Direction générale de la police nationale remise à la presse lors de la conférence de presse. Au cours de ladite conférence de presse, le conférencier, Jean Antoine Samaké, porte-parole de la Coordination des Syndicats de la Police Nationale a égrené les 15 points de revendication de la coordination syndicale. « La Coordination des Syndicats de la Police Nationale constate la passivité et la mauvaise foi du Ministère de la Sécurité et de la Protection Civile et la Direction Générale de la Police Nationale pour la mise en œuvre de nos accords signés suite à notre préavis de marche en date du 27 avril 2018 et du 22 novembre 2018 dont les termes sont ainsi libellés : Situation des Perdièms 1er et 2ème tours de l’élection présidentielle ; Rappel de la prime globale alimentaire de la dernière promotion des élèves sous-officiers de Police ; La qualité OPJ (Officier de police judiciaire) pour les Sous-officiers de Police dans les conditions prévues par la loi ; La réintégration des policiers radiés de 2012 à nos jours ; Cas des 119 diplômés ; La nomination des Officiers dans les Postes de commandements », stipule la correspondance adressée au ministère de la sécurité lue par le conférencier, Jean Antoine Samaké. En outre, la Coordination des Syndicats de la Police Nationale exige la modification de la Décision n°2019-0602/DGPN-DPFM du 04 mars 2019 portant l’organisation et le déroulement du concours professionnel (quotas et critères) ; la mise à la disposition des unités de Police de Bamako pour emploi, des éléments de la section musique ; le dédommagement des policiers victimes des événements de Kidal ; la dotation complète de tous les policiers en arme individuelle et en tenue. Par ailleurs, les syndicalistes souhaitent l’adoption d’un arrêté portant l’organisation d’un concours professionnel chaque année conformément au PV (Procès-verbal) de conciliation paraphé ; la modification de l’article 10 du décret N° 09-136/PRM du 27 Mars 2009 fixant l’organisation et le fonctionnement de la DRH pour la création d’une section rémunération pour la Police. Aussi, le conférencier a mis l’accent sur l’avant- projet de décret portant relecture du décret n° 2018-077 / P- RM du 15 mars 2018 fixant les modalités d’application du statut des fonctionnaires de la Police Nationale (limite d’âge au concours professionnel); l’application correcte de l’article 134 du statut de la Police Nationale (Cas des éléments de Nara- Tombouctou-Gao – Ménaka). Enfin, la Coordination des Syndicats de la Police Nationale exige la relecture du décret N° 08 -351/ PRM du 26 juillet 2008 fixant le taux et les modalités d’octroi des primes allouées aux fonctionnaires de la police nationale. « La Coordination des Syndicats de la Police Nationale se réserve le droit de prendre d’autres mesures coercitives après ce dit Sit-in si ses revendications suscitées ne sont pas satisfaites», précise la correspondance adressée au Ministre de la Sécurité et de la Protection Civile.
« Rien ne va au sein de la police »
Le porte-parole de la Coordination des Syndicats de la Police Nationale, Jean Antoine Samaké a souhaité à ce que les 15 points de revendication soient évacués à 100%. « On ne demande absolument rien qui est impossible à l’Etat, on ne demande absolument rien qui est impossible à la DGPN, on demande absolument rien qui impossible au ministère de la sécurité intérieure. Tout est possible mais seulement une mauvaise volonté et il faut des hommes forts pour le faire. La mobilisation est là, dès le lundi, nous allons commencer notre tournée dans les régions, tous les policiers ont soif de justice, soif d’égalité au sein de la police, trop c’est trop, il est grand temps que l’injustice cesse au sein de la police. Il est grand temps que nos cadres se donnent au travail, ils sont là pour les policiers, qu’ils mettent les policiers dans les conditions. Si le directeur général de la police, l’inspecteur général Ag Infahi ne peut pas gérer aujourd’hui la police, qu’il cède son fauteuil, si le ministre de tutelle, le général Salif Traoré ne peut pas gérer nos problèmes, qu’il cède son fauteuil, d’autres qui sont prêts à le faire viendront le faire », a déclaré Jean Antoine Samaké, porte-parole de la Coordination des Syndicats de la Police Nationale. Avant d’ajouter qu’il est grand temps que les maliens sachent la vérité que rien ne marche au sein de la police. « Rien ne va au sein de la police. Nous le disons à qui veut l’entendre. Nos avantages et nos droits sont détournés au vu et au su de tous et chacun. Nous sommes là aujourd’hui pour dénoncer cet état de fait. Dans les jours à venir, ce sit-in aura bel et bien lieu si toutes fois nos points de revendication ne sont pas pris en compte. L’Etat débloque 800 millions chaque année pour nous doter en tenue vestimentaire», a déploré le porte-parole de la Coordination des Syndicats de la Police Nationale, Jean Antoine Samaké. Répondant aux questions des journalistes, Aboubacar Keïta de la Coordination des Syndicats de la Police Nationale a demandé l’amélioration des conditions de travail des policiers. Josué Kamaté de la Coordination des Syndicats de la Police Nationale abonde dans le même sens tout en réclamant les droits des policiers.