« La France sera au côté du Mali aussi longtemps que nécessaire », déclare le Premier ministre français, en déplacement au Mali pour une visite de deux jours. Edouard Philippe rappelle que la lutte antiterroriste au Sahel est un combat commun pour la sécurité.
La Coalition citoyenne de la société civile pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale (Ccsc-Purn) a procédé, la semaine dernière, à la Maison de la presse, au lancement du projet d’appui au renforcement de la société civile pour le suivi efficace du processus de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali et la mise en place d’observatoires. Les travaux étaient présidés par le président de la Coalition, l’ancien Premier ministre Ahmed Mohamed Ag Hamani.
Selon le conférencier, ce projet est le fruit d’un partenariat entre la coalition et la Mission onusienne au Mali couvrant initialement la période de novembre 2018 à mai 2019, avec une contribution financière de la Minusma de près de 35 millions de Fcfa et de la coalition représentant environ 20% de celle de la Minusma, soit près de sept millions de Fcfa.
A le croire, ce projet vise à consolider le processus de paix en mettant davantage l’accent sur la participation des associations membres ou non de la coalition en particulier celles des femmes et des jeunes. “Le projet vise aussi à rationaliser et accroître la participation et la contribution de la société civile par l’information, la sensibilisation, l’observation, la veille, l’alerte dans le cadre du suivi du processus de mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali au niveau national, régional et local”, a-t-il ajouté.
Selon l’ancien Premier ministre, cette contribution de la Minusma permettra à la coalition d’installer ses démembrements, après Sikasso et Kayes, dans les localités de Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao, Kidal, Taoudéni et Ménaka. Et cette mise en place des démembrements, dit-il, permettra d’assurer le suivi de proximité du processus de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Aussi, elle vise à assurer à travers ces observatoires l’information et la sensibilisation des populations indispensables pour leur appropriation dudit accord aux fins de garantir et d’accélérer sa mise en œuvre inclusive et consensuelle.
A ses dires, les observatoires ainsi mis en place répondront à l’appel des parties signataires de l’Accord en son article 51 qui stipule : “Les parties demandent à la classe politique ainsi qu’à la société civile, notamment les organisations de femmes et de jeunes, les médias, les communicateurs traditionnels et les autorités traditionnelles et religieuses, d’apporter leur plein concours à la réalisation des objectifs de l’accord”.
L’accord touche plusieurs secteurs relevant de la souveraineté du peuple
Pour lui, dans la même logique, la coalition s’engage, à travers son mécanisme fédérateur d’observation de veille et d’alerte, pour une meilleure visibilité et une plus grande lisibilité de l’apport de la société civile pour l’appropriation et la mise en œuvre intelligente de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali. “Les chantiers relatifs à la mise en œuvre de l’Accord sont nombreux, mais surtout complexes. Il s’agit, en effet, de la révision constitutionnelle, de la réorganisation administrative et territoriale, du calendrier électoral et des réformes institutionnelles. Pour relever ces défis, il est impératif d’assurer en tout premier lieu l’appropriation de l’accord par les populations à travers une véritable et saine communication de proximité chose qui constitue aujourd’hui le cheval de bataille de la coalition comme l’atteste son plan d’action prioritaire 2019-2020”, a précisé le président de la Ccsc- Purn.
En réponse à la question relative à la situation sécuritaire, il dira que la réalité est que le Mali est toujours en guerre. Et de préciser qu’aucun accord n’est parfait parce que celui en question est un accord pour la paix dont sa mise en œuvre se fera à travers un processus. Par rapport à la complexité de la mise en œuvre de l’Accord, il a déploré la prolifération des organes de gestion de l’Accord et sa non-appropriation par la société civile malienne. “La négociation n’a pas été inclusive parce qu’elle s’est passée entre le gouvernement et les groupes armés. Alors que celle-ci devait être inclusive car l’accord qui en est issu touche plusieurs secteurs relevant de la souveraineté du peuple”, a-t-il déploré.
En ce qui concerne le processus de la décentralisation poussée envisagée par lAccord pour la paix et la réconciliation au Mali pour booster le développement à la base, le conférencier a invité les acteurs à plus de réflexion et d’analyse, car, selon lui, aucune des 703 communes créées dans le cadre de la décentralisation ne s’est encore développée. “Pourquoi créer d’autres entités territoriales qui auront du mal à se prendre en charge ?”, s’est-il interrogé.