Sous la pression des bailleurs, un plan de retrait de la force africaine en Somalie est en cours. La Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) avait déjà été une première fois réduite, en décembre 2017. Ce sont maintenant 1 000 militaires supplémentaires qui devront rentrer à Bujumbura, d’ici le 28 février, faisant passer les effectifs de l’AMISOM à environ 20 600 soldats.
Cette décision suit une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, prise en juillet, qui exigeait une nouvelle réduction du contingent de l’AMISOM, fin février, sans délai supplémentaire.
Les 1 000 soldats burundais sont basés dans la région somalienne de Hirshabelle. Son président a parlé d’une « décision douloureuse ». Mohamed Abdi Waare a déclaré que si ce plan était mis en place dans la précipitation, cela rendrait son Etat vulnérable aux attaques des terroristes shebabs.
Cette décision, prise par l’Union africaine, satisfait en tout cas les bailleurs européens de l’AMISOM, notamment parce qu’elle met la pression sur le pouvoir burundais.
Selon un diplomate, les soldats de Bujumbura ne sont pas déployés dans les zones les plus sensibles. Sur le plan politique, ils sont payés par la force africaine, elle-même financée par l’UE.
« Vu les violations des droits de l’homme et la situation politique dans le pays, c’est gênant. Retirer 1 000 hommes serait une façon de punir les autorités », explique cette source.
En effet, les experts affirment que le régime burundais détourne les soldes pour renflouer ses caisses. La paye, versée en dollars, constitue une rentrée de devises pour le pays. Auparavant versée au Trésor public, elle passe désormais par une banque commerciale burundaise.