Les deux juges d’instruction français en charge de l’information judiciaire sur l’attentat du 6 avril 1994, au Rwanda, ont rendu le 21 décembre une ordonnance de non-lieu au bénéfice de huit dignitaires rwandais initialement soupçonnés.
Plus de vingt ans après l’avoir ouverte, la justice antiterroriste parisienne vient de clore l’instruction controversée portant sur l’attentat du 6 avril 1994, commis au Rwanda contre l’avion de l’ancien président Juvénal Habyarimana. Un attentat qui marqua le signal de départ du génocide des Tutsi.
L’information a été annoncée, via Twitter, ce 24 décembre, par le gouvernement rwandais. Elle a été confirmée par Jeune Afrique, qui a pu consulter l’ordonnance de non-lieu.
Selon les juges Jean-Marc Herbaut et Nathalie Poux, qui furent les derniers dépositaires de cette information judiciaire au long cours d’abord instruite, de 1998 à 2006, par leur collègue Jean-Louis Bruguière, puis par Marc Trévidic et Nathalie Poux, les éléments réunis durant cette interminable instruction ne permettent pas de renvoyer les huit Rwandais initialement visés devant une cour d’assises antiterroriste.
Dans leur document, daté du 21 décembre, à la veille de Noël, les deux magistrats déclarent donc « n’y avoir lieu à suivre en l’état ». Ils se conforment ainsi aux réquisitions adoptées par le parquet de Paris le 10 octobre dernier.